Mon amie la pluie
Une pluie froide, vide d’amours,
Fouette inlassablement le sol de la cour
Sous un ciel gris complice de noirceurs
Aux nuages volages comme les cœurs.
Une pluie grasse de grâces attendues
Qui martèle le pavé de mendiants défendus
Par de courageux citoyens épris de justice
À l’approche de Noël et de ses artifices.
La seule chaleur de la couette me réconforte
De cette pluie qui ruisselle sur ma porte.
Des revers de fortune de deuils accumulés
Chaque goutte tombée est un fac-similé.
Une météo rebelle aux pouvoirs humains
Règne sur le monde d’esprits souverains,
Renverse le cap de malheureux riverains
Qui n’ont plus rien du jour au lendemain.
Une pluie glaciale d’une lointaine banquise
Qui s’effrite sous le poids de nos tendres bises,
Patine sur les étendues glacées d’horreurs,
Ce bel héritage de généreux convoyeurs.
Une pluie secrète aux goutelettes désabusées
Humides de tiédeur sournoisement abusée.
Pour quelques euros de plus refusés
La pluie inonde les journaux télévisés.
La couette réchauffée par de possessives couleuvres
Pour mes chats est une bienfaisante œuvre.
Ainsi ensemble nous écoutons la pluie
Qui nous endort au son de ses batteries.
16 Décembre 2018 – Jeannine Castel
Photo : Jeannine Castel
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