à l’heure où la lune
Ce soir, à l’heure où la lune remplace le soleil,
Quand les champs vont ôter leur parure de vermeil …
Un jeune cerf est venu à ma rencontre sans crier gare
Alors que la lune n’avait pas encore allumé ses phares.
Camouflé dans les genêts, intriguée par cette bizarre forme,
Je retenais mon souffle de peur que sa chaleur déforme
Ce que je crus entrevoir de ce bonheur inattendu, inespéré,
Alors que la lumière de mes appareils s’offrait une virée.
C’est ainsi que ce jeune cerf de sa cachette fleurie a surgi.
Sa jeune ramure lisse de tous liens encore assagie,
A déclenché des ondes sur cette panne de bien être.
Ce daguet ne se contentait pas d’une simple fenêtre !
Nous sommes restés là, à nous dévisager, seuls au monde
Oubliant dans le court instant les laideurs nauséabondes.
Je n’étais plus sur Terre, troublée par ces minutes et secondes
Qui allaient nous séparer, faire disparaître dans la nuit noire
Nos regards soutenus désormais ancrés dans nos mémoires.
Dans un bruit de feuillage, à mon regret, il s’est enfui …
Il me reste en souvenir ces clichés animés de nos bruits.
Devin, il savait dans l’ignorance de mes intentions
Qu’une telle grâce dans cette poétique apparition
Ne pouvait pas rester dans l’ombre du soleil et de la lune
Quand les champs vont démêler leurs chevelures brunes,
Quand le rêve ne suffit plus à combler le vide …
Alors me reviendra ce sublime et dernier rendez-vous
Qui hante mes pensées et se languit de nous.
22 Août 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Gérard Bousseton sur Facebook
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