Archive pour juillet, 2018

Chaud, chocolat …

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Sculpté par la Nature
En ce désert d’Arizona,
Le pirate Mésaventure
Avait un perroquet Nona.
Ils avaient fait naufrage,
Seuls rescapés de l’orage.
Avec son perroquet en gage,
Pour quelques bavardages,
Déshydratés par le soleil,
Momifiés d’un éternel sommeil,
Sous forme d’une pâte feuilletée
Ils ont expiré dans cette promiscuité.
Leur rêve américain clandestin
Les a figés sur ce petit lopin
Brûlé par tant de canicules
Au terrain jonché de mandibules.
Ce conquistador espagnol inconnu
A trouvé ici la mort, hostile bienvenue.
Vestige archéologique de mémoire,
Avec son perroquet, de son histoire,
Il raconte au visiteur attentif
Sa gloire échouée sur des récifs.
Phoenix qui renaît de ses cendres,
Dans la tourmente de cette rocheuse antre,
Sur l’épaule de son fidèle capitaine,
Nona se dit qu’ils ont pas eu de veine.
Un bout du mât et de la proue agonisent,
Chapeautent Vermillon Cliffs cette insoumise
Aux falaises érodées, argileuses,
Dominent les canyons aux pentes vertigineuses.
Nona dans un silence réputé par la mort
Contemple pygargues, faucons et condors.
Explorateurs de circonstances leur destin
S’est immortalisé sur ce délicieux festin
Où un coyote, gourmand sans aucun doute,
Avec un hibou ont jalonné leur route.
Ces joyeux lurons invisibles aux touristes
S’amusent de les voir chercher des trésors sur ces pistes …

 

21 Juillet 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Philippe Frey / Nomades du monde sur Facebook

Gare des Ramières

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à nous …

Gare des Ramières,
Sur le fil d’un quai,
Mes poèmes suffoquaient,
Recouverts de poussière,
Entassés dans une boîte en carton.
Ils dormaient sur du papier brouillon,
À part quelques chanceux échantlilllons
Distribués comme des bonbons.

Jusqu’à ce jour, sur ce quai,
Ranimée d’un tour de tourniquet,
Martine, voyageuse de première,
Avec sabri, en cette Gare des Ramières,
Comblèrent sur un arrêt providentiel
Mon attente dans tout ce vaste ciel,
Découragée de n’y voir que du fiel.

Gare des Ramières
Nous étions trois,
Sur cette ligne animalière
De joies et d’effrois,
Sous la houlette de Sylvie
Qui poussait à l’envie
En bon Chef de gare de la vie.

Gare des Ramières,
Trois guêpiers patiamment
Attendaient, l’allure altière,
Sous la voute du firmament,
Un passager venu de la pluie
Qui voulait de ses ennuis
S’oublier dans quelques récits.

Gare des Ramières,
Nous étions trois
Pièces de choix,
Aux plumes familières,
De départs et d’arrivées
En ce val de Drôme,
Sans cesse ravivés.

Gare des Ramières
Nous sommes trois
À l’école buissonnière,
Suprématie des Rois,
Qui trônent en pleine nature
Sous les aléas des créatures
Mais aimés par Dame Nature.
Par trois guêpiers ! Longtemps nous dure !

 

19 Juillet 2018 – Jeannine castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : KLIBI Sabri Photographies  » Artiste Photographe Compositeur sur Facebook

 

En ce monde flou …

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Dans cet amphithéâtre de verdure,
Bercée par le goût de l’aventure,
Une barque attend pour la traversée onirique
Dans les flous d’un passé nostalgique.
Disparus, kidnappés par des rêves nouveaux,
Ils émergent de cette étendue d’eau
Que nous fréquentions discrètement
Enflammés, heureux en ce décor verdoyant.
À la recherche de ce bonheur fugace,
Nous avons noyé nos noces de glace
Pour d’autres lacs, sources miroitantes,
Victimes de nos illusions fulgurantes.
D’une toile du hasard, il a suffi
Pour revivre ce désertique selfie
En dépression depuis notre départ,
Déserté par le moindre petit canard.
Seule, la barque attend pour l’éternité
Un dernier voyage de nos complicités
Retrouvées après les méandres nécessaires
Qu’il nous a fallu pour gagner ce salutaire
Paradis que nous cherchions vivants …
À cet appel historique, loin de ce décevant
Monde dont la beauté existe pourtant …
Le temps d’un coup de foudre éclatant,
Dans cet amphithéâtre de verdure,
Notre amour est resté en gravure
Pour immortaliser nos rendez-vous
Cachés, isolés de ce monde flou.

 

19 Juillet 2018 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photo : Patrice DeCharleville sur Facebook

 

 

Les cris des hirondelles

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Les cris des hirondelles
Cette année m’interpellent,
Me renvoient à ma jeunesse
Dans mon humble forteresse.

Baroudant le ciel d’été,
D’été en été infestés,
Elles ont comme moi résisté
Sur tant de vols manifestés.

Qu’ont-elles à me dire
Sur leurs ballets en délire ?
Mon coeur elles déchirent.
J’ai mal, j’ai mal du pire.

Ah ! voler avec elles ce matin !
Les cris des hirondelles enfantins,
Quelque part du lointain,
N’ont pas quitté mon chemin.

Ces vagabondes de mon être
Nichées au-dessus de ma fenêtre
Ne peuvent plus y naître …
Tout est parti avec peut-être.

Encore un été avec vous,
Hirondelles et hibous,
Amis de mes mots, de mes rêves fous,
Passagers de nos rendez-vous.

Les cris des hirondelles
Ce matin de ma nacelle
 M’ont présenté leurs hommages …
À l’an prochain ! … pour de nouveaux bavardages.

 

1 Juillet 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : KLIBI Sabri Photographies  » Artiste Photographe Compositeur sur Facebook

La Dolce Vita

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La Dolce Vita …
C’était quoi ma Lolita ?
Se demande l’échasse blanche
Ce matin d’un calme dimanche.
En prenant un bain de pattes,
Elle cherche, sur cette eau plate,
En vain quelques souvenirs
Absorbés par le nadir
De cette voûte céleste floue
De nacre rose, entre chien et loup.
Juste un petit filet d’écume
Dissipe les ondes de la brume
D’une vie qui se voulait rose
Quand l’important, cette chose,
Se contentait de trois fois rien
Qui vous colle comme un vaurien.
Faute d’accorder ses violons,
Dans un monde éternellement long,
Secouée de quelques frissons,
Noyée ! dans cette mer de glaçons
La Dolce Vita ! …
Juste un reflet ma Pépita
De ce passé effacé par la morosité
D’un horizon jamais atteint, toujours parasité,
Comme si le bonheur d’une vie douce
N’était que superficielle mousse.
De peur que n’éclabousse son oubli,
L’échasse sans le mondre repli
Délicatement gratte dans les fonds,
Jusqu’au moindre pouce,
Sur les cordes du souvenir profond
Quand se la coulait douce 
La Dolce Vita.

4 Juillet 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : KLIBI Sabri Photographies  » Artiste Photographe Compositeur «  sur facebook

 

 

Que sera la nuit ?

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« Il semblerait que j’ai une touche …
Il m’en vient l’eau à la bouche !
C’est bien vers moi qu’elle louche …
Elle a l’air d’attendre, interrogative …
J’aime les faire attendre … j’en salive !
Je voudrais bien être un oiseau-mouche
Pour me poser sur elle sans qu’elle ne s’effarouche.
Dois-je envisager de parlementaires escarmouches ?
Je n’ai pas envie de recevoir une douche …
Ces lionnes aiment bien jouer les saintes-nitouches.
Si ce n’est que pour un amuse-bouche …
Autant rester dans mes peinardes babouches. »
« Qu’a t-il ce lion sans cesse à me reluquer ?
Ma parole, il me prend pour une ensuquée ?
Avec ses regards insistants d’attrape-mouche,
Même pas en rêve pour un bouche à bouche !
Il a l’air d’en tenir une multicouche ! …
Que sera la nuit avec un tel chasse-mouche ?
Non, vraiment ça ne vaut pas que je découche.
On dirait qu’il bave devant un croquembouche !
Il y aurait trop à faire de retouches …
Je le laisse sans regret gober ses mouches.
Il me file les crispinettes ce fanfaron, ce Scaramouche ! »
« Tiens … comme c’est louche …
Elle est repartie ma lionne minouche …
Dois-je la suivre jusqu’à sa souche ?
J’ai passé l’âge de faire touche-touche …
Bon, pour cette nuit même pas un rince-bouche …
Elle me plaisait bien pourtant cette nounouche»

 

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18 Juillet 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Wonderfulworld Acswell Lions Acswell sur Facebook

 

Dans le regard des félins

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Dans le regard des félins
Je retrouve celui des humains …
Leurs envies, leur haine,
Les attirances soudaines
Qu’une foudre d’un éclair
Démentèle en courants d’air.

Dans le regard des félins
Il y a ces trésors souterrains,
Des pierres précieuses rares
Dont leur lumière anime les phares.
Il y a ce vide-pensées ennuyeuses
Absorbées par une magie enjôleuse.

Dans le regard des félins
Il y a tout cet incertain
Dont seule l’âme, peut-être,
Entrouve une porte-fenêtre
De ce coffre fort vivant qui erre
Dans les brousses et clairières.

Dans le regard des félins
Il y a les angoisses du lendemain,
Les pleurs de la veille anéantie.
Il y a cet insatiable appétit,
Cette course folle après la vie
Qui me transporte et me séduit.

Dans le regard des félins
Il y a ce silencieux copain
Intime de ma solitaire existence.
Il y a ces voyages, ces vacances,
Ces pleurs refoulés sur l’indifférence
Accumulés depuis l’enfance.

Dans le regard des félins
Il y a des caresses de doux satin,
De ma main, de vos yeux,
De cette échappée vers d’autres cieux.
En ce chapelet de jours pluvieux
Il y a de splendides soleils radieux.

Dans le regard des félins
Il y a ce calme serein
D’un tigre proche et lointain
Rencontré sur un inoubliable chemin.
Il y a tous ces paléofélidés disparus
Portés, cachés dans leurs regards à notre insu.

Dans le regard des félins
Il y a ce septicisme enfantin
De festins transformés en butins.
Cette réflexion à propos du destin …
Un oeil de tigre transperce l’âme toute entière
D’un coeur de chair dur comme la pierre.

Dans le regard des félins
Il y a tout cet amour divin
Que je ne peux d’une paix royale
Secourir ces tigres du bengale
Ou d’ailleurs, ce qu’il en reste,
J’ai beau retourner ma veste …
La peste, toujours la peste …
Noire et funeste …

 

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11 Juillet 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Pierre Chéron sur Facebook

 

Si près …

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Plus près, tout près,
En cette West side story,
Aux mambos prêts,
Prêts, si près à danser.
Mais déjà ce favori fana
S’emballe pour deux divas
Sensuelles et romantiques
Dans une barcarolle féérique
Que seuls les contes connaissent,
Narrent ces nuits d’ivresses
Qui font rêver petits et grands
Si près, plus près,
De nos éternels printemps.
À ce souvenir tout près
Viennent se blottir après
Tant de soupirs sur le pré,
Sur des chansons d’amour
Si près, si près, …
Des coeurs de mille feux
En transe dansent
Si près de leurs aveux,
Si près pour y voir mieux,
Si près, au fond des yeux …
Si près, artificier de mon coeur,
Voilà déjà les saules pleureurs
Si près, tout près …
Viens baby réchauffer mon coeur.

 

14 Juillet 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Wonderfulworld Acswell Lions Acswell sur Facebook 

La journée des postérieurs

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« 9 Juillet 2018, Journée des postérieurs …
Mes coucougnettes sont mises en valeur !
Car celles éléphantesques des éléphants
Ne sonnent pas de l’olifant !
Déjà l’ivoire au temps de Roland …
Quand j’y pense, ça me donne des relents … »
« Un peu de retenue s’il vous plait !
Faut pas en profiter parce que c’est un bébé !
Aucune pudeur ! Pisse leur au cul !
Arrête vilaine, tu m’as fait pipi dessus !
Maman j’ai peur, pourquoi ils sont là 
Ces lions qui virent et tournent là-bas ?
Je veux pas leur servir de repas, mère
Pourquoi naître pour vivre dans cette galère ? »
« Nous, on les bombarde de nos éjections …
Ça fait un bien fou à nos croupions !
Quel plaisir de planer et déféquer d’en haut !
Des séances de tir gratuites à tire larigot ! »
« Ouais … Je suis parée de jolies rosettes …
jJ’ai pas envie que leurs bougnettes
Viennent maculer ma pelisse de rêve !
En plus ils ne font jamais la grève ! 
« Pour l’heure, c’est le repos du guerrier.
Arrêtez de me casser les pieds !
Ces engins volants appelés pélicans, s’entraînent
Pour le défilé du 14 Juillet … ça draîne ! … »
« Au jeu des odeurs, nous aimons bien jouer !
Vivants nous sont offerts nos jouets !
Et c’est en mêlée que nous apprenons
À quoi ressemble un sexe dans l’abandon … »
« Nous ont fait honneur d’illustrer avec plaisir
Cette Journée des postérieurs pour l’avenir. »
« J’en profite, braves gens, pour appuyer cette Journée
Et vous dédicace ce royal postérieur de mes boulets.»

 

 

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9 Juillet 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Farid Radjouh sur Facebook

Appel de fonds

à Philippe Frey pour cette belle photo parmi tant d’autres …

 

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C’est l’heure où la prairie
Peut retrouver, entendre ses cris,
Où l’âme peut croire encore
À de nouvelles et belles aurores.

Dans la pénombre du passé
Deux vautours, vestiges cadenassés,
Jusqu’à la prochaine proie,
Trônent sur un arbre calciné par la foi.

C’est l’heure du lever et du coucher,
Les dernières et premières bouchées
Servies, gagnées sur l’étal de bouchers.
La vie à l’état sauvage et ses débouchés.

Une image d’un monde ancien
Ou le paradis d’un monde terrien
L’un et l’autre, après les choux plantés,
Sans un radis en poche ont désertés.

Buffles et zèbres broutent tranquillement
Cette résurrection d’un nouveau firmament
Q’un soleil réchauffe de ses feux ardents
Enfin débarrassé de ces cruelles dents.

Qu’à mon heure dernière, accompagnée,
Je puisse en beauté finir de saigner
Sur tant d’outrages faites à la terre
Qui m’a aimée comme aime une mère.

Est-il possible qu’un Dieu miséricordieux
Puisse pardonner à tous ses bons dieux ?
Que mon âme dégagée de tous leurs sortilèges
Feront avec eux quelques tours de manège ?

Combien de temps, combien de jours
Pour apprendre et connaître l’amour ?
S’il faut être mort pour voir ses atours
Sans huile de palme embaumez mes feux jours !

Pleurer sur un tel monde qui se détruit,
Dans la boue et la merde de mes ennuis,
Qu’emporterai-je dans mon éternelle nuit ?
Mon lobe temporal droit malaxe cette pâte de fruits …

 

7 Juillet 2018 – Jeannine Castel
photo : Les poèmes de Chatnine
photo : Philippe Frey / Nomades du monde sur Facebook

 

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