Chaud, chocolat …
Sculpté par la Nature
En ce désert d’Arizona,
Le pirate Mésaventure
Avait un perroquet Nona.
Ils avaient fait naufrage,
Seuls rescapés de l’orage.
Avec son perroquet en gage,
Pour quelques bavardages,
Déshydratés par le soleil,
Momifiés d’un éternel sommeil,
Sous forme d’une pâte feuilletée
Ils ont expiré dans cette promiscuité.
Leur rêve américain clandestin
Les a figés sur ce petit lopin
Brûlé par tant de canicules
Au terrain jonché de mandibules.
Ce conquistador espagnol inconnu
A trouvé ici la mort, hostile bienvenue.
Vestige archéologique de mémoire,
Avec son perroquet, de son histoire,
Il raconte au visiteur attentif
Sa gloire échouée sur des récifs.
Phoenix qui renaît de ses cendres,
Dans la tourmente de cette rocheuse antre,
Sur l’épaule de son fidèle capitaine,
Nona se dit qu’ils ont pas eu de veine.
Un bout du mât et de la proue agonisent,
Chapeautent Vermillon Cliffs cette insoumise
Aux falaises érodées, argileuses,
Dominent les canyons aux pentes vertigineuses.
Nona dans un silence réputé par la mort
Contemple pygargues, faucons et condors.
Explorateurs de circonstances leur destin
S’est immortalisé sur ce délicieux festin
Où un coyote, gourmand sans aucun doute,
Avec un hibou ont jalonné leur route.
Ces joyeux lurons invisibles aux touristes
S’amusent de les voir chercher des trésors sur ces pistes …
21 Juillet 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Philippe Frey / Nomades du monde sur Facebook