Archive pour mars, 2018

GUÉPA

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Maman guépard est en colère
Contre Guépa et son petit frère
Intimidé qui se fait tout petit
Face à sa maman et ses cris.
Son frère Guépa, ce culotté, effronté,
Soutient le regard de maman-bonté.
Il essaie de lui donner un coup de patte
Certes timide, mais sa patience il tâte.
Il n’en fait quà sa tête ce polisson !
Depuis sa naissance de leçons, sans façon,
Malgré les fessées, il n’aime pas recevoir, 
Des ordres … c’est une maman en désespoir …
Il lui tient tête, arrogant, s’est mis debout
Pour être à la hauteur de maman-courroux.
Celle-ci, excédée, grogne,  montre les dents
À son enfant, cet insolent qui se prend pour un grand.
Habitué à ces querelles fréquentes, P’titgué
Attend sagement que s’adoucisse maman-fatiguée
Qu’il bade des yeux, au bord des larmes,
Triste de voir ainsi sa maman-gendarme. 
Il en veut à ce frère rebelle, désobéissant,
Mais qu’il admire. Il se sent impuissant
Pour affronter tout seul les affrontements
De sa vie de guépard … mais pour l’instant,
Il est témoin, observe en silence
Ce que lui promet la sortie de l’enfance.
Il s’appuie contre ce frère bien-aimé
Qu’il espère ne quitter jamais.
Guépa pour calmer le jeu, soudain,
Joue de son charme, mime un chagrin …
D’un geste, il demande une fois de plus
Pardon à cette mère qui lui postillonne dessus.

6 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Iris Braun sur Facebook

D’un

Au sommet

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En habit de deuil,
Un valeureux pic noir
Va de seuil en seuil,
Cherche dans les trous noirs,
Sur cet immense cercueil,
L’histoire de ses ancêtres.

Cramé par les incendies, l’hêtre
Git sur un lit de feuilles mortes.
Il a gardé ce privilège du bien-être,
Même mort, d’abriter des cloportes.
Ce sédentaire aux moeurs diurnes
Tambourine en grimpant, averti.
De ses ongles pointus il ouvre les urnes
D’une généalogique famille décatie.

Par petits sauts, il s’agrippe à l’écorce
Qu’il perfore de son long bec acéré.
Sa langue effilée, visqueuse, avec force
Se projète loin devant sur l’espace arboré.
Sous la calotte rouge d’un soldat du feu,
Dans cette ascension de souches gisantes
Calcinées par les brûlures de ses aïeux,
Vers le sommet de ses griffes puissantes
Il grimpe, s’appuie sur les plumes de sa queue.

Sur ces cendres, seul son bec de couleur vive
Tient la chandelle à ce mortuaire sommet
Percé de toute part, d’un tronc à la dérive
Qu’il martèle de mouvements dignes d’un dessin animé. 
Sans relâche, d’un arbre à l’autre, il passe
De son vol régulier et ondulant, puissant,
Commémorant le souvenir des Black Woodpecker
Dans ce triller pour Jokers.

12 Mars 2018 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : KLIBI Sabri Photographies  » Artiste Photographe Compositeur «  sur Facebook

 

 

 

Memories

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Franchir le dernier mur
Connectée à l’Univers.
Contempler encore l’azur
Sur ces quelques vers
Faits de souvenirs évanouis
D’une mémoire inouïe
Loin du monde enfoui.

Passer la dernière porte,
S’éloigner de la cohorte
D’une histoire qui transporte
La mémoire des cloportes.
Être définitivement morte.
Histoire d’une feuille morte
Que chaque saison exporte.

Accoudée au parapet
De ce monde oublié, en paix,
Elle contemple son histoire
Qui tient lieu de mémoire
Restée sur les vieux grimoires
Recouverts de poussière noire.
Vestiges séculaires de victoires.

In memories, d’hier à demain,
La mémoire encombrée de destins
Laisse à l’histoire son chemin
Où vivent d’articulés pantins.
Ils vont à la rencontre sans fin
D’un vie qui ne jamais s’éteint.
Ces ruines ont fleuri mon matin.

 

13 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Namata photos sur Facebook

 

Café gourmand

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Chocolat au lait, chocolat noir,
Une houle de crème glacée
Attire en ces sucrés couloirs
De gros gourmands engraissés.

Perché sur les Torres del Paine,
Un oiseau, tel une rêveuse sirène,
Sur un rocher de glace pralinée
Dont la paroi d’un hibou est animée,
Scrute ce coin du ciel de Patagonie
Aux lumières cuivrées, caramélisées, bénies.

Des explorateurs pétrifiés sur cette banquise
Échoués là pour leur péché de gourmandise,
Sont venus jusqu’en ce Cuernos del Paine
Déguster ce café gourmand du domaine.

Leur crise de foi en un tel charroi
A mis l’ours brun en plein désarroi.
Une avalanche de miel ridée l’effraie,
Un puma menaçant garde son entrée.
Un crocodile repu, digère, s’aplatit
Sur le corps soumis d’un barbu yéti.

Seule, la vache après un café liégeois
Dort paisiblement sans manifeste de joies.
Des dizaines de marmottes s’émerveillent
De ces mousses aux saveurs sans pareilles.

Un temple d’une déesse inconnue pilote
Ce radeau dégluti par tant de glottes.
Les dents de la Sagesse ont refoulé
Cette démoniaque embarcation sans chapelet
Qui dérive, emportant dans ce fondant avec elle
Les âmes de ces défunts coupés de leurs ailes.

 

12 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Joël Delmas sur Facebook

 

 

Voici le temps

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Voici le temps des papouilles, des mamours,
Des cabrioles, des bisous d’amour,
Où l’on oublie les envieux vautours
Qui louchent, vous pendraient haut et court.

Voici le temps des jeux, enfance heureuse
Cajolée par la tendresse chérie, savoureuse,
D’une mère qui connaît les nébuleuses
Cachées par une vie stupide, monstrueuse.

Voici le temps du lâcher prise,
Des chatouilles sous les bises
Où plus rien n’a d’emprise,
Loin des humeurs, des mines grises.

Voici le temps des liens, des préférences,
Des bienaimés qui ont eu la chance
De connaître ces souvenirs d’enfance
D’une mère débordant d’amours immenses.

Voici le temps de l’abandon maternel,
Des corps enlacés, de plaisirs charnels,
D’étreintes vouées à l’Éternel,
Ce temps des premiers baisers du ciel.

 

12 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Peter Chebon sur Facebook

 

The surfcasters

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The surfcasters,
Bécasseaux intrépides,
Disciples de Water,
De mouvements rapides
Sondent la profondeur.
Un ciel admirateur
Contemple ces noceurs
Se régaler de saveurs.

Ce quatuor de plumes
Soignent le léger rhume,
D’éternuements singuliers
Échoués à leurs pieds,
Par des vagues écumeuses
De la Costa de Lavos neigeuse.
Ces surfcasters inséparables
Ont un appétit redoutable. 

Alignés en rang d’oignon,
Ces surfcasters sont des champions !
Ils se servent de leur croupion
Pour surfer sans affabulation
Tandis que leur bec de munitions
Recharge leur batterie en perdition.
Des surfcasters en pleine action
Sur des flots en hibernation.

 

22 Février 2018 – Jeannine Castel
Photo : Sabri Klibi sur Facebook

 

Sur l’étang glacé

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Sur l’étang glacé
Mademoiselle Mouette
Au pas cadencé
Réchauffe ses gambettes.

Un joli feston bourgogne,
Brodé sur ses ailes,
Elle marche sans vergogne,
Légère comme une gazelle.

Sur l’étant gelé,
Déserté par le roitelet,
Solitaire, elle avance
De quelques pas de danse.

Où va-t-elle ainsi ?
On dirait qu’un souci
La préoccupe sérieusement …
De glace est son tourment.

Pas le moindre crustacé,
Ni poisson, ni mollusque,
C’est pas la panacée …
De rire, elle s’offusque
De ce froid intempestif
Qu’elle n’a pas invité
À ce repas festif
Qu’elle avait mijoté.

Elle marche en solitaire,
Contrariée, elle va de ce pas
Vers le ver de terre
Lui donner son trépas.

La glace a nettoyé son labeur.
Elle espère qu’un brave laboureur
Opportuniste comme elle, jettera
Ses ordures à l’abri du verglas.

Triste journée de ravitaillement.
La mouette rieuse sur l’étang glacé
Avance, distance vaillamment,
Les goinfres qui la suivent bruyamment.

 

5 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Martine Eberhardt sur Facebook

 

 

Showman

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Invité à la Cour des Banquises,
Vêtu de sa plus belle chemise,
Showman, manchot royal, s’entraîne
Au salut qu’il fera pour sa Reine
Tralala, Princesse de la Glacière,
De sang royal comme lui, héritière
Installée sur le royaume des Terres de feu.
Un bal, en présence de nombreux amoureux,
Est organisé pour lui trouver un mâle
Avec qui jaboter une liaison sociale …
Car la Cour, d’une nombreuse suite,
Ne peut accepter la moindre conduite
En solitaire, de couvées, plongées et remontées,
Qu’une tortue, de sa chaleur, viendra réconforter.
Showman se prépare à cette longue traversée,
Le coeur fougueux d’un jeune fiancé.
Il aura la lourde et difficile tâche de gouverner
Aux côtés de sa Reine, élever leurs oisillons nés.
Pour l’instant, d’une répétitive parade extatique
Il ameute, excité, aux alentours, toute la clique,
Se dandine et défile devant la colonie
Qui l’imite pour une future, éventuelle compagnie.
Dernière révérence avant le grand départ
Pour cette Princesse Tralala, digne d’un tsar.
Il s’apprête à quitter son île subantarctique
Pour une Terre de feu chilienne empirique.
Encore une révérence, c’est dans la poche !
Beau comme un sou neuf, il s’accroche.
Les kilomètres ne lui font pas peur
Pas plus qu’à ses nombreux garçons d’honneur …

 

6 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Joël Delmas sur Facebook

 

Le metteur en scène

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De gros nuages lourds
Sanglotent sur des amours
Alors que le printemps attristé
Du ciel n’est pas assisté.

Toute la flore grelotte,
Ses couleurs sont pâlottes.
Le printemps chevrote,
Le ciel a faussé sa cote.

Le vent profite de ce caprice
Du ciel pour fêter, complice,
Ce printemps dont l’évènement
Doit se contenter d’un noir et blanc.

Le gris, le ciel ce coloris a choisi
Pour annoncer de joies moisies
La venue de cet hôte fleuri
Par des frissons aux bourgeons aguerris.

Le printemps, ce metteur en scène,
Manipulé par un ciel en prétentaine,
De mousses et de lumières triomphales
Déride le ciel de ses froideurs conjugales.

Ne cédons pas à sa noirceur,
Chassons de ce ciel ses humeurs,
Acclamons ce Printemps si noceur.
L’hiver tout doucement se meurt.

 

20 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Sébastien Majerowicz sur Facebook

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 20 mars, 2018 |Pas de commentaires »

Les seins de glace

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Mamelons et crevasses
Tressés envers, endroit,
Vierges de toutes traces
Bleuis par le froid.

Plis d’un lainage chaleureux
Au toucher velouté.
L’hiver paresseux
Se réchauffe sans goutter.

Chemins enchevêtrés,
Courbes enlacées,
Difficiles à pénétrer
En de glacés lacets.

Ce n’est que le silence
Qui m’a raconté
Pourquoi ces belles ganses
Sont de couleur bleutée.

Les bottes de sept lieues
Du féroce Barbe-bleue
Ont coloré la face 
De ces seins de glace.

Juste pour le rêve
Une neige bleue
Domaine sans Eve
Où se cache le merlebleu.

Tout est enfoui
Dans ce conte inouï.
Seul le merlebleu
Demeure en ce lieu.

Je n’ai pas vu le merlebleu
Ni les bottes de sept lieues …
Juste la sublime beauté
De ces belles étêtées.

Mamelons et crevasses
De tresses refroidies
Dormant sous la glace
D’un démon de midi.

 

6 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Joël Delmas sur Facebook

 

 

 

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