Archive pour février, 2018

Et dire …

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Tant de choses entr’aperçues ne pourront jamais être vues.
(Victor Segalen)

L’obscurité n’a pas encore regagné la nuit.
Le ciel d’un jaune orangé est ébloui
Par tout ce traffic qui circule sur la savane
Alors que la nuit finit sa course, plane,
S’attarde, retardant cet astre solaire.
Sa luminosité va dévoiler son parterre.
Un éléphant surveille deux éléphanteaux
Éloignés, momentanément, du troupeau.
Un réveil-matin à la barbe noire ameute
Les insouciants qui n’ont pas rejoint leur meute,
Endormis par l’apparence d’un ciel de rêve
Leur faisant oublier l’existante vie brève.
Un horizon à vous déclencher de folles envies
D’arrêter là, sur cette beauté, une fin de vie.
Mais le ciel a d’autres nuages en tête,
D’autres courses pour célébrer sa quête.
Ce n’est qu’un échantillon de ses levers d’aurore
D’aubes offertes encore et encore … Et dire …
Rendre grâce devant un si beau sourire …

 

13 Février 2018 – Jeannine Castel
Photo : Laurent Allio sur Facebook

Jolie rascasse

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Jolie rascasse
Te souviens-tu
De la Batterie-Basse
De la flèche pointue
De cet hurluberlu ?

Jolie rascasse
Te souviens-tu
De Manatee
Des invités
En cale-basse ?

Jolie rascasse
Je me souviens
De cet Écume de mer
Aux longs hivers
Sur ta chair.

Jolie rascasse
Tu me reviens
Sans les chiens.
De bronze, immortelle,
Si belle, si belle.

Jolie rascasse
Le bronze est parti …
Un clin d’oeil du Paradis
Transcende ta place.
Jolie rascasse.

 

26 Novembre 2015 – 10 Février 2018
Jeannine Castel
Photographe : Frédéric Hennion sur Facebook

PAFFF ! …

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Vieillir, la belle affaire …
Constater que tout reste à faire
D’une vie qui s’est écoulée,
Traînée par d’infortunés boulets
Qui ont tiré à hue et à dia
Leurs traites complots de vils parias.
Ils ont forgé dur comme le fer
Ma vie où m’attendait l’enfer.
Et je constate que l’Univers,
Lui aussi, a subi quelques revers.
M’ont-ils sauvée ? Croyant tuer …
Ma vie qui dans les nuées
Sagement patientait pour mener à bien,
Déjouer la haine de ces «  Combien « .
Certes la survie ne fut pas facile …
Au milieu d’importants et gentils imbéciles
Qui m’ont accompagnée toutefois, jusque là,
Pour vieillir et vivre d’au-delà.
De tristesses et de sourires, je pleure encore
Non pas sur mon sort, ni ma mort indolore,
Mais sur tout ce que j’avais de moi enfoui,
Détruit bien souvent par de simples oui.
Je ne sais qui guide ma main à cet instant,
Ce monde  incontrôlable est si original.
Vieillir, la belle affaire, sans se retourner,
Sans savoir de demain les nouvelles tournées.
Mardi-gras et ses cendres sur d’anciennes foulées
Ont gratiné ma vie jusqu’ici écoulée.
Un mur de solitude clôture le présent
Tagué de rides, tatoué par les ans.
De quel cratère cette lave corrosive, brutale,
A jailli des ruines de vies en cavale ?
Quel spectre se sert de ma plume complice
Pour étaler une vie parfumée d’artifices ?
Vieillir, la belle affaire, paf .. tout s’écroule !
Une âme libérée vient de quitter la foule.
Je me retrouve relisant ces mots,
Seule, avec les provisions de mon sac à dos.

 

12 février 2018 – Jeannine Castel
Photo : Gil Strec sur Facebook

 

 

 

 

En noir et blanc

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Le froid est revenu.
Le dur froid s’attache …
Le printemps frise ses moustaches,
Il n’est pas le bienvenu.

En noir et blanc la nature
D’un deuil neigeux est recouverte.
Un glissant tapis de gerçures
Lance un défi à la couleur verte.

On se recroqueville, on s’isole,
De ce froid raidissant les camisoles.
On affronte, couvert comme St Georges,
Les vilains, douloureux maux de gorge.

La rue se repose du traffic routier.
On entend plus le bruit des souliers
Qui martèlent la grisaille des trottoirs.
La mode revient au blanc et noir.

Seules de folles couleurs vivaces
Animent, décorent, brisent la glace,
Défient la tristesse dont la beauté,
Sous une froideur, est belle réalité.

Les parcs et jardins sont déserts.
Des traces de pattes d’oiseaux, 
De tâches noires, découvrent le vert
D’une herbe prisonnière sous ce ghetto.

Les gargouilles de Notre-dame
Ont le gosier sec, inquiètes
De ce froid qui les met à la diète.
De la pluie, elles réclament.

Demain, le froid s’en ira.
De bouclettes le printemps sourira.
Le noir et le blanc offriront à la pluie
Leurs écrans fleuris de parapluies.

Les premiers rayons d’un soleil familier
Inonderont la mer de bains de pieds.
De nouveau claqueront les talons de souliers
Vers l’été et ses feux de forêts meurtriers.

En attendant, le froid revient …
Le dur hiver qui nous retient
 Calfeutrés dans de chauds lainages,
Impatients de voir l’hiver partir en voyage.

 

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22 Février 2018 – Jeannine Castel

Photo de Notre-Dame : NurPhoto Agency
Photo de versailles :  Cochard Louis Marie sur Facebook

 

 

La grande aigrette

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Belle
Irréelle
D’une danse
Elle s’élance
Vers l’immensité
De l’éternité.

De ses ailes d’ange
Portée par un archange
Image féérique
D’un envol cosmique
Sur une chorégraphie
Pour photographie.

Une danse sur les eaux
Qui se passerait de mots.
Chaste, virginal,
Saut théâtral
D’une âme légère
S’élevant de la Terre.

 

11 Février 2018 – Jeannine Castel
photo : Philippe Rouyer sur Facebook

 

Notre-Dame sous la neige

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Émerveillée, Notre-Dame
Étincelle et s’enflamme,
Réchauffe de ses lumières
La neige de son parterre.

Les arbres frissonnent de froid,
Sous un givre fin leurs branches ploient.
Leurs troncs, les pieds dans la neige,
À la belle Dame, ils font cortège.

Notre-Dame de Paris, ravie
De cette magique, féérique nuit,
La bouche en coeur, d’une rosace
Contemple en silence la place.

Tout est grâce à son parvis.
Une beauté enneigée de la vie …
Car de la neige au Paradis
Par ses vitraux, elle n’en voit qu’ici.

Une nuit d’enchantement immaculé.
Son sommeil elle a reculé
Pour admirer ce cadeau hivernal
Emmitouflé d’un manteau virginal.

 

11 Février 2018 – Jeannine Castel
Photo : Louis Marie Cochard sur facebook

 

Le couple et la coccinelle

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Une coccinelle rouge à pois noirs
Voulait jouer au jeu de dames,
Mais ces amoureux foudroyés d’espoirs,
Sous l’emprise de leurs flammes,
Ignorèrent cette insecte culottée
Qui attérit les pattes toutes crottées,
Poussée par cette folle envie …
Jouer aux dames avec ces deux épris.
Deux étourdis à cette saison fleurie,
Prêts à enfiler des perles d’un coup.
Empressé de déposer un baiser sur ce joli cou,
Le jeune homme à la tête de chevreau,
Aux cornes discrètes, d’une fougue de taureau,
N’avait d’yeux que pour l’ovale
De ce visage à la mèche en cavale.
« Tiens, cette femelle a deux visages »
Remarqua la coccinelle de son bas étage.
« De profil et de face, elle embrasse
D’une bouche en coeur le nez de cet ostrogot …
Alors que lui, il embrasse les berlingots … »
Des bulles interrogatives lui échappèrent
Sous l’oeil intriguant de cette mégère
Qui frisottait de plus en plus belle,
Sous le feu de leurs passions personnelles.
Ce bouc de boucles d’or semblait rêver …
Seules les perles ne lui suffisaient.
De rage il foudroya le damier
Sous les yeux de la belle qui perdait pied.
« Quelle façon inattendue que cette entrevue ?! 
Pareil comportement, je n’ai jamais vu …»
La coccinelle discrètement, prête à s’envoler,
Pensa « ces deux là sont pas prêts à décoller ! 
Dans cette histoire, qui est volé ? »
D’un dernier clin d’oeil jeté avant l’aurore
Elle quitta cette reine de coeur et son centaure.

 

8 Février 2018 – Jeannine Castel
Toile de l’artiste peintre écrivain Anne Marie Torrisi

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 22 février, 2018 |Pas de commentaires »

Les yeux des félins

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Les yeux des félins
Lumière du divin
Aussi mystérieux que lui
Ont cet infini
De cet indéfini
Besoin d’évasion
Recouvert d’érosion.

Leurs limpides eaux,
À travers leurs vitraux,
M’amènent sur des rivages
Dans un silencieux langage
Tendre et câlin,
Doux comme du satin,
Rude comme le lin.

Suspendue, perdue
Dans leurs regards,
J’oublie, éperdue,
Ce froid de canard
Qui m’entoure
Dans cette chasse à courre
De bienvenues.

Les yeux des félins
De paradis lointains,
De légendes et de contes,
Leurs prunelles me racontent
Cet impalpable sentiment
De cet indéfiniment
Bonheur permanent.

Jamais ne me lasse
Même dans leurs yeux de glace,
De ces mirettes cachotières
D’âmes guerrières.
Sous leurs paupières closes
D’un film permanent
Je voudrais ce firmament.

 

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8 Février 2018 – Jeannine Castel
photos : Caracal de Tony Crocetta sur Fb
                  Guépard : Michel Bertrand sur Fb

 

 

 

 

La grande parade

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Les girafes apprennent à défiler
Pour la grande parade animalière.
Pas moyen d’essayer de se défiler …
Deux gardiennes veillent, resserrent,
Les rangs de cette troupe indisciplinée, lassée,
Qui n’en fait qu’à sa tête, préférant
Faire une trempette pour se délasser,
Insouciante des eaux de la Mara, aux dents
Cruelles qui flottent sous de jolis ornements.
La meneuse de revue attend sagement
Que ces turbulents, chahuteurs garnements
Enfin se décident à se mettre en rang.
D’une ligne bien droite et régulière
Elle pourra les amener vers la clairière.
Partis depuis l’aube, la fatigue se ressent,
La concentration a rejoint bon escient.
« Lâchés sur la savane les gardes vont avoir
Un mal fou à rassembler en un seul couloir
Ces longs cous curieux, avides d’espace,
Agités, perchés sur leurs grandes échasses.
Quelle idée saugrenue venant d’un commandant
Qui se contente de jumelles pour ce dément
Projet de nous faire défiler … quel emmerdeur !
La parade animalière et sa folie des grandeurs !
Combien de fois devrons-nous répéter … »
« Taisez-vous ! Garde à vous ! Assez rouspété !
Une fois la file indienne en place,
Vous lèverez en cadence la même patte, bande d’échasses !
Je veux plus entendre de commentaires ! »
« Le commandant derrière ses jumelles est très en colère … 
La troupe va t-elle réussir cet exploit ? …
Attendons le prochain scoop… j’ai les foies … »

 

8 Février 2018 – Jeannine Castel
Photo : Polo Chourbois sur facebook

 

 

 

La Dame blanche

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Grandes orgues ce matin
Pour la joie du pèlerin
Qui découvre sa Dame préférée
Toute de blanc ainsi parée.

Une toccata pour clarinettes
La salue sous cet habit de fête.
Un tapis virginal est à ses pieds,
La Tour Eiffel va t-elle se marier ?

Pièce montée vertigineuse, la belle
Saupoudrée de sucre glace et de cannelle
S’oublie un instant sur ces douceurs
Offertes par l’hiver en son honneur.

Malgré le froid et la grisaille
Elle dresse son long cou en ferraille,
Fière de ce triomphe par-dessus les toits
D’une France paralysée par le froid.

Grandes orgues ce matin
La Dame blanche attend Valentin.
Mais celui-ci est encore en chemin …
C’était juste un essai pour calmer leurs faims.

 

8 février 2018 – Jeannine Castel
Photo : Amandio Antunes sur Facebook

 

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