Confidences d’un chat
Le chat GPS
Voici venir le temps des couvertures, des couettes et édredons.
Ma maîtresse, cette diablesse, ne chauffe jamais notre maison. Ce qui m’oblige pour avoir un peu de chaleur de supporter cette promiscuité avec mes compagnons et compagnes de chambrée ou de canapé.
Quand j’arrive le premier sur le canapé, j’ai encore le choix de la place. Ce qui me permet de prendre un peu de distance, peinard, près de cette écrivassière et de sa mine de crayon qui débite, débite … je ne sais quoi. Paraît que parfois elle parle aussi de moi et pour moi … comment peut-elle deviner ce qui me passe par la tête ?
Aujourd’hui, c’est cool, y a du soleil. Mais déjà Ewing miaule tout en grattant sur la vitre de la porte-fenêtre du balcon. Bien entendu ma maîtresse le fait pénétrer à l’intérieur. Ç’en est fini de ma tranquillité. Fort heureusement il a préféré le lit, ce qui me laisse encore quelque répit.
Juste le temps de le dire, voilà Graffias, le pire du pire, qui s’aiguise les griffes sur le morceau de chêne-liège posé sur le balcon. Il a fini son bain de soleil. Comme à l’accoutumée il cherche Hélios, son bouc émissaire, pour passer après lui ses humeurs. Voyez-vous, que vous disais-je … Mais Hélios n’est pas dans la salle à manger.
D’un bond sur le canapé, il me souffle dessus ! Ma compagnie le dérange. À force de minauderies, il oblige ma maîtresse à se pousser, accompagnée de quelques ronrons pour la faire mordre à l’hameçon ! Hop c’est gagné !
Bof ! Pendant ce temps j’ai la paix. Nous sommes que trois sur le canapé. Flocon a préféré le hamac et sa douce laine synthétique des moutons.
Voilà à présent qu’il fait de la lèche ! Ce Graffias ! Il quémande des caresses qu’il obtient et arrive à stopper la mine du crayon Sous la chaleur des caresses, il semble dormir tout comme moi qui le surveille d’un coin de l’oeil.
De part et d’autre, nous avons chacun un coin de canapé pour se blottir et surveiller cette conteuse qui conte et raconte avec plus d’entrain que quand elle fait ses comptes.
Va t-elle nous laisser en plan sur ce divan… ou bien rester sans bouger de peur de refroidir notre douce compagnie qu’elle aime si bien ? Si bien que parfois elle s’endort avec nous pour notre grand plaisir. Bon si je veux un peu dormir avant l’heure de la pâtée en sachet … ma poétesse-écrivain, à son heure, vous retranscrira ces confidences d’un chat … elle m’a pris en photo en train de faire dodo… à bientôt ! …
Hélios décédé le 29 Avril 2020
9 Novembre 2017 – Jeannine Castel