Archive pour novembre, 2017

Confidences d’un chat

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Le chat GPS 

 

Voici venir le temps des couvertures, des couettes et édredons. 
Ma maîtresse, cette diablesse, ne chauffe jamais notre maison. Ce qui m’oblige pour avoir un peu de chaleur de supporter cette promiscuité avec mes compagnons et compagnes de chambrée ou de canapé.
Quand j’arrive le premier sur le canapé, j’ai encore le choix de la place. Ce qui me permet de prendre un peu de distance, peinard, près de cette écrivassière et de sa mine de crayon qui débite, débite … je ne sais quoi. Paraît que parfois elle parle aussi de moi et pour moi … comment peut-elle deviner ce qui me passe par la tête ? 
Aujourd’hui, c’est cool, y a du soleil. Mais déjà Ewing miaule tout en grattant sur la vitre de la porte-fenêtre du balcon. Bien entendu ma maîtresse le fait pénétrer à l’intérieur. Ç’en est fini de ma tranquillité. Fort heureusement il a préféré le lit, ce qui me laisse encore quelque répit.
Juste le temps de le dire, voilà Graffias, le pire du pire, qui s’aiguise les griffes sur le morceau de chêne-liège posé sur le balcon. Il a fini son bain de soleil. Comme à l’accoutumée il cherche Hélios, son bouc émissaire, pour passer après lui ses humeurs. Voyez-vous, que vous disais-je … Mais Hélios n’est pas dans la salle à manger. 
D’un bond sur le canapé, il me souffle dessus ! Ma compagnie le dérange. À force de minauderies, il oblige ma maîtresse à se pousser, accompagnée de quelques ronrons pour la faire mordre à l’hameçon ! Hop c’est gagné !
Bof ! Pendant ce temps j’ai la paix. Nous sommes que trois sur le canapé. Flocon a préféré le hamac et sa douce laine synthétique des moutons.
Voilà à présent qu’il fait de la lèche ! Ce Graffias ! Il quémande des caresses qu’il obtient et arrive à stopper la mine du crayon  Sous la chaleur des caresses, il semble dormir tout comme moi qui le surveille d’un coin de l’oeil.
De part et d’autre, nous avons chacun un coin de canapé pour se blottir et surveiller cette conteuse qui conte et raconte avec plus d’entrain que quand elle fait ses comptes. 
Va t-elle nous laisser en plan sur ce divan…  ou bien rester sans bouger de peur de refroidir notre douce compagnie qu’elle aime si bien ? Si bien que parfois elle s’endort avec nous pour notre grand plaisir. Bon si je veux un peu dormir avant l’heure de la pâtée en sachet … ma poétesse-écrivain, à son heure, vous retranscrira ces confidences d’un chat … elle m’a pris en photo en train de faire dodo… à bientôt ! …

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Hélios décédé le 29 Avril 2020

9 Novembre 2017 – Jeannine Castel

 

Publié dans:animaux, Littérature et Poésie |on 10 novembre, 2017 |4 Commentaires »

Gallinule, la poule d’eau

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Gallinule, poule d’eau,
Quelle jolie cape
Sur ton élégant manteau.
Gallinule, tes papattes,
Si joliment colorées,
Ont ce rouge écarlate
D’une blancheur sacrée
À ton bec assorti
Dans ce frou-frou de plumetis.

Gallinule, poule d’eau,
Tu secoues ta cape de fourrure,
De quelques gouttes d’eau…
Coquette, tu changes de parure
D’un déploiement d’ailes musiciennes.
Ton corsaire au noir d’ébène
Fait de toi l’élue, la reine,
De la Cité des plumes souveraines.

Gallinule, poule d’eau
Sous tes ailes dorment au chaud
Des oisillons au duvet blanc
Admirés par ton dernier prétendant.
Viens-tu de quelque Paradis blanc ?
D’un conte de prince charmant ? …
Ou pour charmer tout simplement
L’hiver et son frileux tempérament.

9 Novembre 2017 – Jeannine Castel
Photo : Michel Vernaudon sur Facebook

Publié dans:Littérature et Poésie |on 9 novembre, 2017 |3 Commentaires »

PLUMES de Brume

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« La plume est la langue de l’âme »  (Miguel de Cervantès)

Des plumes de brume qui allument ou éteignent des pensées d’une plume illuminée …
Sans faire un caca nerveux, perdue, égarée, dans les brumes d’espaces où Plumes de brume, Sittelle torchepot excelle … Voici un court instant de vie de Plumes de brume :
Plumes de Brume plonge la tête la première, le vertige … elle ne connait pas. La voilà qui se met à faire l’arbre droit pour voir si parfois, dans la brume, certaines plumes ont plus de poids …
À ces pensées, malgré la brume, l’épervier pour torcher et combler ces lacunes brumeuses quitte ses hautes sphères en bon prédateur naturel.
Alertée, excitée, Plumes de Brume de nature très bruyante et agile s’envole, paniquée … où chercher refuge ? …
Ses ailes affolées, impressionnées par cet épais brouillard, ses pensées doublement obscurcies, elle attérit sur un vieux tronc sec comme torchette, sans écorce, ni réserves, tel une énorme encyclopédie vidée de tout son contenu à part l’histoire de son vécu, illisible à l’oeil nu, de plus enveloppé de brumes …  fallait-il que cette brume soit à couper au torchepot pour embirlifocoter mes plumes ! Comment trouver refuge sur cette vieille souche, encore plus louche dans ce fog étranger ? Certes il y a bien des trous d’anciens nids … mais à l’horizontale … à part un torcher-pot complet … même avec la brume, c’est l’agonie et la fin de mes plumes.
C’est ainsi que Sabri, ce farfouilleur de première, étonné de voir une Sittelle torchepot qui n’escaladait pas, a flashé sur les plumes de Plumes de Brume … Pensez donc une Sittelle au dimorphisme sexuel secondaire sous un tralala de plumes dans la brume… ça méritait bien une photo !
Dans les brumes de ma plume qu’est-il advenu de Plumes de Brume ? … avec toutes ces plumes cachées sous ma plume, y a de quoi voler dans les plumes.
Pour ne pas dévoiler par la pointe de ma plume le secret de mon âme, je laisse au lecteur, dénoncé pour tenir l’âme de l’écrivain … je vous laisse le soin d’aiguiser le sens de ma plume, ce que Sabri a fort bien capté …
Peut-être que le bec de Plumes de Brume m’aiguillera dans l’obscurité pour avancer, en votre compagnie, au clair de ma plume… tous accompagnés évidemment du panache de mes muses, vers cet univers fait d’envolées pour oublier ce que les rêves nous ont volé.

6 Novembre 2017 – Jeannine Castel
Photo de KLIBI Sabri sur Facebook

Publié dans:Littérature et Poésie |on 8 novembre, 2017 |Pas de commentaires »

Le dur hiver

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Le froid, la bise
Et les canards.
Le Père Fouettard
A changé de chemise.

Pluies, orages nocturnes,
Grêlons taciturnes.
Mistralades diurnes
D’un climat de Saturne.

Mistral, Daudet,
Et les moulins à vent.
Jouons aux dés
Ou au grand cerf-volant.

Tonnerre de Brest ou de Toulon
Voici l’hiver en pantalon.
Voici les vagues et leurs moutons
Typhons, tornades et tourbillons.

La pluie, la neige,
Sans les sept nains.
La chaumière de Blanche-neige
Réchauffera nos froides mains.

Il pleut, il mouille,
Belle grenouille
D’une quenouille
L’hiver nous dépouille.

La pluie, le froid,
Le dur hiver.
Chaussettes et cols étroits,
Petit canard abrites-toi.

 

4 Novembre 2017 – Jeannine Castel
Photo de Luc Durocher sur Facebook

Boule de neige, le léopard

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La queue en suspens, interrogative,
La patte attendant le signal du départ,
Des crocs dégoulinant d’une discrète salive,
Je vous présente Boule de neige, le léopard.
Je l’ai rencontré un jour de Mars, à la volette,
En marche vers une proie qu’il convoitait,
Ses flancs creux, depuis peu à la diète,
Dans les herbes folles, subitement il a déboîté.
N’osant respirer, ni faire le moindre mouvement,
Je l’observais, cachée derrière un imaginaire écran.
Deux belles citrines serties sur des yeux gourmands,
Une élégante selle de rosettes lui donnaient un look flambant.
Il me tendit sa patte en guise de bienvenue,
Tandis qu’une reporter du nom de Lallouette
Prenait en flagrant délit notre entrevue,
N’ayant pour matos que mon flash de poète.
Ce solitaire félin, grimpeur de première,
De blanc et de marron chamois au jaune pâle,
Venait de quitter l’arbre abritant sa garçonnière,
Poussé par une furtive et opportune fringale.
À l’ouïe et à l’œil,
Bon pied, bon œil,
D’un son rauque et grinçant, Boule de neige,
Son pompon en tire-bouchon, que sais-je,
A traversé mon rêve, léger flocon de neige
Qui voltige sous le souffle timide des perce-neige.
Quand j’ai la nostalgie de ce rêve éveillé,
Lui perché sur son arbre, moi nichée dans mon oreiller,
Je viens le retrouver, complices émerveillés,
Pour un festin d’un étrange partage animalier.

 

6 Novembre 2017 – Jeannine Castel
Photo : Marie-Hélène Lallouette sur Facebook

 

 

 

Pensées de plumes

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Dis, Sabri … Ça doit pas peser bien lourd des pensées de plumes ? … des pensées de plumes que l’on fume, perdus dans les brumes du Grand Est ou d’ailleurs … des plumes sur des pensées venant du cœur aussi légères et volages que celles d’un beau et inattendu plumage qui vous habille sans l’avoir invité.
Des plumes et des pensées prisonnières d’un écran posé là, itinérant.
Des pensées en rafale d’un troglodyte mignon picorant, de-ci, de-là, les pensées au fil des saisons dans les flaques d’eau et les buissons.
Shooting parmi les amis à plumes aux pensées volubiles, gazouillant parfois sur les dunes, les monticules du Masaï Mara… Tant de plumes ont servi à des épouvantails …
La migration des plumes sur des pensées éprises de safaris, quel charivari qui manque à ma plume !
Des pensées de fortune doivent alors se contenter de masques emplumés qui voient, aveuglés par tant de beautés et de laideurs, ces pensées dont les plumes n’ont pas trouvé d’auteur.
Des pensées de plumes délicatement posées sur les feuilles d’un livre … Un livre marqué d’une plume échappée de la brume d’un matin grisâtre, humide, sans feu dans l’âtre.
Des pensées de plumes voyageant sur le noir bitume, sur les pistes embourbées de pensées embuées.
Des plumes emportant mes pensées, chargées de vos souvenirs fortement exprimés, échouées là sur la plume d’un soupir de désir.
Dans ce bel avenir nous attend, tapi dans l’obscurité, ce déploiement d’ailes pour une dernière envolée.
À toi, Sabri, l’honneur d’inaugurer la parade des Pensées de plumes dans un éternel ouvrage.
Feuilletons, les amis, toutes ces pages de pensées et de plumes qui voyagent, voyagent …
Vous m’avez fait, amis, de vos pensées, de si belles parures …
OUI, ma muse, je n’oublie pas ta signature … !
Des pensées de plumes baignées d’écume ou de vagues déferlantes sur la grève, les rives, les déserts, la savane, les forêts et les cieux de nos pensées ardentes.

La mésange bleue et la Sittelle torche-pot vous attendent pour un pot chez MELTING-POT safaris … réputé entre autres pour leurs plumes et pensées …

 

4 Novembre 2017 – Jeannine Castel
Photo de KLIBI Sabri sur Facebook

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 6 novembre, 2017 |Pas de commentaires »

Partir et …

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à Stéphane Roy

Partir et ne plus revenir.
Vers l’infini de l’horizon
Fuir, toujours fuir,
De cette infernale garnison.

Sortir de ce rêve obsédant
Délivrée de cet enfermement.
Partir, légère, sans précédents,
Libérée de tous serments.

Mon esprit déjà s’aventure …
Mon corps livré en pâture
Devient la proie de fantasques reliures
D’un réel cousu de sensibles ligatures.

Flâner sur des rêves illusoires,
D’envies en forme de passoire.
Sur quelques cabrioles, boire
Avec ce monde animalier notoire.

Réchauffée par la chaleur toride
Dans la boue des pistes africaines,
Se contenter de cette vie aride
Plus sereine serait la rengaine ?

Partir avec cette passion enivrante
Comme Robinson, joyeux petit pinson,
Pour rester dans une routine collante
Qui me ferait fuir, étouffée sous un poinçon.

Je suis allongée parmi tous ces félins,
Ces pachydermes à l’esprit taquin,
Me réconfortant à cet amour divin
Où dormait déjà le petit quinquin.

Partir pour ne plus revenir.
Un jour viendra où mes désirs
N’auront plus de frontières à mes plaisirs
Avec l’espérance de partir sans revenir.

Je vous retrouverai alors
Dans ce Masaï Mara aux reflets d’ors
Découvrant toutes ces mines d’or
Qui nous attendent, amis, chers trésors.

Mais pour l’heure, Ewing, le chat,
A pris possession de mes genoux.
Bengals, ces félins, de leurs crachats
Me rappellent la migration des gnous.

 

5 Novembre 2017 – Jeannine Castel
Photo : Stéphane Roy sur Facebook

 

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 5 novembre, 2017 |2 Commentaires »

Somnolences

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Dans les eaux boueuses de la rivière Mara, ce jour,
Quand l’aurore à l’aube déclare son amour,
Les crocodiles, ce matin, sont hargneux,
Tellement hargneux qu’ils ont des tics nerveux..
Des tics nerveux qui agitent leurs yeux,
Leurs yeux aussi vides que leur appétit joyeux.
Joyeux mais tristes après la migration passée,
Une migration passée, sans réserves entassées.
Depuis zèbres et gnous ont pris de la distance …
De la distance qui affame leur appétence.
Leur appétence qui déprime après des goinfreries.
Ces goinfreries à la diète imposées par leurs Seigneuries.
Leurs Seigneuries casanières aux gros derrières,
Gros derrières familiers de leurs ruses animalières.
Ruses animalières qui détendent des fessiers zygomatiques,
Fessiers zygomatiques de quelques pachidermes sympathiques.
Pachydermes sympathiques enviant parfois les gazelles
Ces lestes gazelles qui remplissent les gamelles.
Gamelles pour crocos face au féroce léopard,
Ce léopard féroce redouté par les esprits vantards.
Vantards, la gueule ouverte, salivant de désir,
De désir, leurs crocs s’ennuient à mourir …
Mourir de faim, quelle triste tragédie envisagée,
Tragédie envisagée, ils deviennent enragés.
Enragés, les yeux vitreux, écailles en inertie totale.
En inertie totale, hypnotisés, sinueux comme un crotale.
Dans les eaux marécageuses de la rivière Mara, ce soir,
Ce soir, les crocodiles vont broyer de jeunes espoirs.

 

4 Novembre 2017 – Jeannine Castel
Photo : David Boudillet sur Facebook

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 5 novembre, 2017 |Pas de commentaires »

Le temps d’une vague

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Le temps d’une vague
Le rêve est englouti.
La laideur d’un terrain vague
Le met sur pilotis.

Le temps d’une romance
Le rêve s’évanouit.
Des masques en abondance
Pleurent des amours inouïs.

Le temps d’un envol
L’inspiration disparaît
Mais le chant du rossignol
Ranime cet arrêt.

Le temps d’un poème,
Parfois long à venir,
D’une vie de bohème
Il freine le désir.

Le temps d’une existence
La vague m’emporte.
La mort dans un silence
Me berce et me transporte.

Mon esprit aventureux flotte
Vers quelque continent flou.
La vague de cinglantes calottes
Me ramène en cette horde de loups.

 

27 Octobre 2017 – Jeannine Castel
Photo : Ewan Lebourdais sur Facebook

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 3 novembre, 2017 |1 Commentaire »

Autrement

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Vous m’êtes si lointains, lecteurs de mes entrailles,
Au-delà de mes frayeurs vous êtes mes semailles,
Familiers de ma chair, vous nourrissez ma libido.
Vous êtes si proches de ce placébo.
C’est de vous que me vient l’inspiration,
Mire phallique de mes exhortations. 
De ce jaillissement nocturne, suis-je dans vos égards
La page favorite ? J’écris si tard !
Épanchement d’une fin de semaine, qui m’entend ?
J’ai dormi pendant tout ce temps.
Arrosant le jardin de mes chimères, je vous parlais
Esprits éthérés, la mort nous a rapprochés.
Vous m’êtes si lointains, si proches à la fois
De ce monde inconnu en dépit de vos lois,
En ce solitaire combat qui nous relie
Aux harmonies d’une insondable panoplie.

 

2 Novembre 2017 - Jeannine Castel
Photo : Sébastien Avonts sur Facebook

Publié dans:Littérature et Poésie |on 2 novembre, 2017 |Pas de commentaires »
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