La page blanche
Lorsque ma page est blanche
Je ne sais si le puits est asséché,
Si c’est relâche pour plusieurs dimanches
Ou une suite de nombreuses nuits blanches.
La gomme efface des mots insipides. Livide
Doit être ma muse de cet instant commun.
D’autres rendez-vous impatients, avides,
Me volent l’inspiration qui rejaillit à jeun.
Lorsque ma page reste blanche,
J’attends que ma muse s’épanche,
Prenne le temps d’offrir des bouquets
De mots envolés, tels de bavards perroquets.
Ainsi dans un même livre, l’inspiration
Renouvelle les feuilles vierges d’émotions.
Dans l’air s’ébruitent, se dispatchent les rimes
Pour d’autres pages blanches atteintes de déprime.
Lorsque ma page est déjà blanche
Entre les mots de liens étanches,
Il ne suffit pas de noircir d’encre le papier
Pour faire oublier la blancheur, même en pieds,
D’une page qui demeure noire d’ennui,
Soporifique pour calmer parfois l’insomnie.
Je ne sais sur quel livre mes muses vont s’alimenter,
Même la tête vide ma page est aimantée …
Lorsque mon papier reste blanc
C’est qu’un joli vol d’oiseaux blancs
De mon livre se sont échappés
Comme ces colombes de la paix
Rappelant au bon souvenir
Les mots qui ne veulent pas mourir
Sur des pages blanches
De livres fermés les dimanches.
28 Septembre 2017 – Jeannine Castel