Archive pour avril, 2017

Pauline s’en est allée …

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J’ai retrouvé, avec Filae, la nuit
Où ma grand mère paternelle en chemise de nuit,
Après quelques heures d’agonie,
S’en est allée en ma compagnie.
Après le test du miroir, en attente du médecin,
Elle a rejoint les Saints, son cancer au sein.
Je restais là, debout, au pied de ce lit en ferraille,
Pendant que s’agitait tout autour la volaille
Venue en renfort épauler ma mère pleurnichant,
Mon père à la pêche ou au boulot, était absent.
Il fallait, avant que le corps refroidisse,
Vêtir, adoucir les visites d’amis, anciens complices.
Je n’ai pas souvenir de la visite d’un curé,
Ces commères étaient tout … de vrais furets !
Quand elles soulevèrent le corps de grand-mère,
Un soupir inattendu troubla cette morbide atmosphère.
En criant : « elle est pas morte ! » ces croque-mères
Apeurées, affolées, laissèrent retomber ce corps grabataire
Qui écrasa le gémissement merdeux sorti de son derrière.
Prenant la poudre d’escampette, ces croque-mitaines
Nous laissèrent toutes deux en quarantaine !
C’est alors que me revint en mémoire cette chanson
Que me chantait Pauline sur ses genoux maigrichons :
« Pan, pan, pan, tirelire
Les soldats se retirent
Il en reste plus que deux
Qui ont le cul merdeux ! ».
Ces braves femmes, remises de leurs émotions,
À nouveau s’approchèrent, toutes en dévotion,
Pour enfin présenter cette pauvre Pauline
Qui les avait connues, pour certaines, gamines.
« le 37 » pour sa maison de presse si redoutée,
À cette occasion, s’est vue décorée de tentures veloutées.
Un brin de laurier, une veilleuse, de l’eau bénite,
Ma grand mère à l’étroit dans cette guérite …
Une porte s’ouvre, se referme. Où ai-je dormi ?
Pendant ces trois jours où Pauline, endormie,
Avait enfin retrouvé le repos de l’âme,
D’une vie remplie de nombreux drames,
Ce dix Septembre 1958 de feu et de flammes.
Jusque dans la mort ma grand mère m’aura divertie
Dans cette vie aux incontrôlables péripéties.

 

27 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo de Gil Strec sur Facebook

 

 

 

 

Confidences sur l’oreiller

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Cette photo me renvoie à mon enfance,
sans le désordre de sa déchéance.
Nous vivions dans un deux pièces divisées
par un couloir commun au voisinage avisé
de tous ces va-et-vient en insolites tenues.
Imaginez le nombre d’allers et venues !
J’avais le choix de coucher dans l’alcove de la cuisine
avec ma grand mère Salade, de son prénom Pauline,
sourde, mal voyante, rescapée de la grippe espagnole
qui a râlé toute une nuit à mes côtés, dans notre geôle.
À quinze ans la mort, malgré le cri de la chouette,
a troublé mon sommeil sans que je m’inquiète.
Je regrette de n’avoir pas compris que ces ronflements
étaient le dernier chant de nos soleils couchants.
Au petit matin ma mère, les voisins, un miroir en mains
sont venus, sans se soucier de moi, avec ce dernier témoin,
s’assurer qu’aucune buée recouvrait ce miroir froid.
En poussant des cris d’effroi, ne firent cas de moi.
Mais avant cela j’avais aussi la possibilité de dormir
dans l’autre pièce, cette chambre aux étranges soupirs.
Là, c’était cet agaçant grincement du lit de mes parents …
je bouchais mes oreilles à tout ce vacarme puant
qui m’empêchait, chaque soir, de m’endormir par peur
d’entendre leur sempiternelle mélodie du bonheur.
C’est ainsi que sur ces tabous de chambre ardente,
sans piper mot, se faisait  l’éducation sexuelle al dente.
Sur le terrain, grâce à tous ces chers voisins,
on apprenait sans l’aide du soutien des médecins.
Ma copine Eliane, dans le même cas, moins introvertie,
osait stopper, en beuglant, le bordel de ces chaudes nuits.
En revoyant cette photo, l’état de ces lits,
il me souvient de tout ce monde en hallali
qui m’ont accompagnée dans le fitness de mon lit !

 

26 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo de Gil Strec sur facebook

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 27 avril, 2017 |Pas de commentaires »

Quel est donc cet oiseau ?

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Sifflement mystérieux, le papillon folâtre.
L’été joyeux a banni l’âtre.
Les cigales animent la matinée.
Les fruits innaccessibles sont verts ; chagrinées
les fourmis poursuivent leur besogne.
Le ciel est en rogne.
Ma dent extraite me vaut ce repos …
Quel est donc cet oiseau ?

Je l’ai vu s’envoler, déployant ses ailes.
Tourterelle ou pigeon, le silence étincelle.
Jusqu’au bout je fuirai la vieille demoiselle
qui ne me reconnut pas. Méditation charnelle
d’un corps dont la beauté se mira au chaos.
Je suis remplie de vous, rendez-vous amicaux,
le vide se charge de mes maux.
Quel est donc cet oiseau ?

Es-tu si amoureux Alcedo Atthis ?
De ton perchoir tu frises mes graffitis.
Renouveau d’anciennes chéries à la ronde
Pour supplanter la fadeur du monde.
M’aimeras-tu dans ma laideur suprême ?
J’ai repoussé en vain ce court carême
où tu t’es rapproché. L’absence t’a fait fuir …
Quel est donc cet oiseau à venir ?

 

25 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo de Greg Lavaty sur Facebook

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 26 avril, 2017 |Pas de commentaires »

Croisière aux Urnes

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Deux rescapés des Urnes
à la proue d’un navire
sur l’interlude d’un nocturne
Sont pris de grands délires.

Mariette invoque l’horizon :
« Débarrassez-moi de ce Macron ! »
Rocman s’agrippe à sa taille :
« Vivement qu’elle se taille ! »
« Quinze jours de croisière avec toi … »
ce candidat aveugle lui susurre.
« Quoi !? des escales avec cet idole aux anchois !?,
Ce faiblot suffisant, ce guignol nourri de fressure !
Larguez-moi cet arapède manipulé
par une mayonnaise qui va caguer,
monté par de vieilles gourmandes acidulées ! »
« Harponnez-moi cette pastenague baguée,
cette amourachée de courants alternatifs
dont les vagues me hérissent les tifs ! »

Grisée par la brise marine
Voilà que soudain chante Marine :
« Il était un petit navire …
qui n’avait jamais navigué …
qui sera mangé sans intriguer ? …
tirelire, tirelire … »

Le candidat est déjà en place !
Allez voter, bande de limaces !
Même dans les serrures elles s’infiltrent …
Prévoyez de bons filtres !

 

24 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo de Firerank Tv/ciné sur Facebook

 

Publié dans:Etat, Littérature et Poésie |on 24 avril, 2017 |Pas de commentaires »

Liberté chérie

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Je rêvais de longues marches en forêt …
Et toujours sur le lit allongée …
Un soir de monarchie absente, je revois
ce procès du Moi.

Je cherchais un amour nouveau
à la façon dont évoluent les mots.
Thérapie politique, j’eus un fardeau,
Mine à minots.

De mes passions, je rejoins ce retour,
l’incertain revient au goût du jour.
Ne plus prendre parti au prochain détour.
Panoplie d’amours.

J’ai vérifié du pareil au même …
Exhaustive question d’un fac simile en diadème.
Je rêvais de grand air nécessaire à mes sonnets.
Sonnée !

À quoi bon s’attarder sur cet éboulis.
Le froid de nouveau m’envahit.
Ce soldat ne m’a pas ennoblie.
Liberté chérie.

22 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo de Véronique Ultrago
Les reflets de mon coeur sur Facebook

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 23 avril, 2017 |2 Commentaires »

Même si

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Ce n’était pas au mois de Mai
Mais … amis nous sommes restés.
Depuis toutes ces heures semées
D’amitiés se sont manifestées.
Malgré la distance qui nous sépare,
Les jours inquiets de vos nouvelles
Vous cherchent sur un quai de gare,
Pour l’annonce d’une aube nouvelle.
La vie rapproche et éloigne les êtres.
Tant de lettres ont brisé le silence
En l’attente de vous voir apparaître,
Ami, amant, amours chers à mon existence.
Non, ce n’était pas au mois de Mai …
Mais qu’importe puisque à vos côtés
Ma pensée quelquefois flânera désormais
Même si l’amitié vous m’ôtez.
Comme une quête d’un au revoir,
Il y a ce nostalgique miroir
Qui ne nous verra jamais
Même si c’était au mois de Mai.

 

22 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo deGil Strec sur facebook

 

 

Pour un excès de gentillesse

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Pour un excès de gentillesse
qui lui a coûté la peau des fesses
puisque le voilà condamné,
enfermé, jugé comme un damné.
En taule jusqu’à perpette, 
il ne lui reste que ses noisettes
cachées par la censure …
Quelle déconfiture !

Pour un coin de ciel bleu
offert à tous ces gueux,
le voilà nu comme un ver
derrière ces barreaux de fer.
Cellule 24, d’une prison désaffectée,
il se retrouve abandonné, bien affecté …
par cette gentillesse qui lui revient
de tous ses amours diluviens.

Pour un excès de gentillesse …

 

19 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo de Gil Strec sur Facebook

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 20 avril, 2017 |1 Commentaire »

Un château au petit matin

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C’est un château au petit matin,
Un château coiffé d’un hennin
qu’une Fée dans ce noir destin
a offert à un ancien châtelain.

Comme Narcisse, il cherche sur les eaux
sa nymphe Echo sur les reflets du château.
L’état désespéré de sa propre image
n’a pas assouvi, hélas, hélas, ses mirages.

Amoureux éperdu de son image, sans espoir
il suicida avec lui son beau manoir
qui continue, au petit matin depuis,
d’admirer la source de ses ennuis.

Traversé par les hurlements des courants d’air,
Ce gisant repose sur de beaux tapis verts.
Il n’est que ruines d’un passé triomphant
qui vit le jour dans un berceau d’enfant.

C’est un château au petit matin
condamné à s’admirer sans fin.

 

17 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo : château du Vivier – Phot’Aurelien Ghislain photographe sur Facebook

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 20 avril, 2017 |Pas de commentaires »

OUBLI

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Le bonheur est passager, inquiétant, volubile,
Le bonheur est arrogant, menteur, imbécile,
Le bonheur, tant souhaité, est quelquefois docile,
Le bonheur que l’on veut souvent fixe, fertile,
S’échappe vers un bonheur plus sûr
Qu’on croyait de l’autre tenir dur.
Le bonheur, si vous l’aménagez chez vous,
Pourra, avec honneur, s’introduire sans coups
Ni heurts ne connaissant que lui, bienheureux,
Le bonheur, ce mage divin des amoureux.
Si l’on n’aspirait que par lui
Peut-être l’amour reviendrait aussi
Chassant les malheurs qui nous envahissent.
A mes premiers bonheurs, mes premiers narcisses,
Mes premières fleurs d’un bonheur sincère,
Mes premières larmes sur quelques éphémères.
Surtout cramponnez-vous à lui
Lui si changeant, si fortuit,
Tenez bien caché ce nouvel être
Le bonheur ne tient qu’à l’être.

 

15 Juillet 1986 - Jeannine Castel

Publié dans:Littérature et Poésie |on 19 avril, 2017 |Pas de commentaires »

Naissance de la Fée des bois

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Dans l’obscurité d’une nuit sans lune
naquit la mystérieuse Fée des bois,
aux nombreuses clochettes couleur prune,
solitaire, dans l’austérité de ce bois.

Impressionnée devant les tâches de sa mission,
son corps est frêle, dépouillé de passions.
La Fée des bois se demande, pliant l’échine,
« par où commencer ? … après la Chine … »

Elle a usé tant de baguettes,
sa magie est à la diète !
Même Merlin n’a pas répondu à la quête
d’une nature de plus en plus inquiète.

La nausée répandue a recouvert
de moisissures ses feuillues tentures.
Diarrhétique avenir sur les bois verts
où la mort rode à toute allure.

La Fée des bois a demandé l’entraide
aux petits lutins qui appellent à l’aide,
car l’homme n’est plus d’un grand secours.
Dame nature paie leurs preuves d’amour.

La Fée des bois est aux abois.
Dans ce merdier couleur caca d’oie.
L’avenir est tellement flou …
Elle va, prête à mourir pour ces fous.

S’épanouir … un seul regard lui a suffi
pour entreprendre le défi de la survie
de ces bois où elle aime venir se pavaner
parmi les fougères, les bruyères, ses ainées.

Dans l’obscurité d’une nuit, la Fée des bois
redonna à la forêt sa beauté d’autrefois.

 

15 Avril 2017 – Jeannine Castel
photo de NASKA Olivier sur facebook

 

 

 

 

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