Archive pour mars, 2017

Semences

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à Gil Strec, pour toutes ses belles photos qui m’ont tant inspirée.

 

J’ai semé sur mon chemin
les blessures de mon arbre.
Je traverse la voie de mon destin,
vers cette porte étroite de marbre.

Toute la boue de mon passé
tapisse ce pont qui m’a conduite
jusqu’à vous, jusqu’à toi, enlacés
vers ce ciel, cette éternité écrite.

Petit Poucet j’étais remplie d’amours
 semés, dispersés comme ces pétales
tombés sur le fumier des beaux jours
que je voulais, loin des ogres, à ma table.

Hélas, la forêt, les tornades, les sables mouvants,
ont englouti mes plus belles années.
Me voilà, vers ce nouveau printemps
sauvée de cet enfer de damnés.

« La vie est un pont, n’y fixe pas ta demeure »
Heureux celui qui ne connut pas le leurre.
Bienheureux celui qui ce de pas demeure.
La vie serait si belle à demeure.

J’ai semé sur mon chemin
tous mes espoirs déçus,
enfouis sous le crottin
d’un solitaire parchemin.

 

 

29 Mars 2017 – Jeannine Castel
photo de Gil Strec sur Facebook

 

 

 

Place des Vosges

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Place des Vosges, sous les arcades,
Vous n’étiez pas au rendez-vous.
En vain, j’ai espéré cette escapade
À vos côtés pour ce voyage à Corfou.

Fou mon corps en cette attente
S’est rappelé nos étreintes folles.
Passions déchaînées, ivresses brûlantes,
Il est là quémandant l’obole.

Vous n’étiez qu’un courant d’air,
Un tourbillon venu effacer,
Avant la venue du sombre hiver,
Les blessures d’amours blessés.

Place des Vosges, sous les arcades,
J’étais au rendez-vous.
 De cette escapade,
Corfou ne fut qu’un rêve fou.

 

28 Mars 2017 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine  Image Pixabay

 

 

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 29 mars, 2017 |Pas de commentaires »

La forêt des Lichens

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conte oublié du monde oublié de Gil

Mais voilà, les bûcherons se sont égarés en chemin,
sans savoir que les cerfs, de leurs bois riverains,
voulaient avoir la primeur d’accueillir leur bienfaiteur.
D’un coup d’andouillet ils échangèrent les panneaux indicateurs.
Nos vaillants abatteurs n’y virent que du feu.
Tant d’humidité n’arrangea pas les pneus
qu’à la mode indienne ils envoyèrent quelque peu,
en guise de détresse, perdus dans les fougères, malheureux.
Ils devaient regagner la forêt des Grands Sapins,
à l’approche de Noël on ne refuse pas le gagne-pain !
Ces cerfs, jaloux, du retour incertain du garde
avaient frayé, par erreur, les panneaux pour leur sauvegarde.
Ainsi nos braves bûcherons se retrouvèrent, fourbus,
Dans la forêt des Lichens aux essences vermoulues.
Devant ce sol d’une flore en guenilles, de troncs rachitiques,
Ils s’éffondrèrent face à cet écran panoramique.
Le sol de la pinède, les blocs rocheux, les bois morts,
étaient colonisés par les mousses, algues, lichens, si fort
qu’il était impossible de tirer quelques avantages
de ces arbres à poix pour le bonheur des ménages.
La nuit étant tombée, un camp ils dressèrent,
fatigués, s’endormirent sur les excréments de la terre.
Ils n’aperçurent pas les petits yeux malicieux, à quelques pas
des cerfs qui se disaient « demain bon débarras ! »
La forêt des Lichens était leur domaine.
Peu de monde s’aventurait dans cette gangrène
qui s’aggripait à toute surface polie
rendue glissante et décourageante aux envies.
Dès que le jour éclaira cette forêt de verdure,
Les quatre bûcherons, commentant leur aventure,
ne virent pas que les poteaux indicateurs
avaient changé de nouveau la marche des promeneurs.
Les cerfs, débarrassés de ces bruyants compagnons,
bramèrent à qui mieux-mieux cette intrusion.
Le temps des amours terminé, ils repartiront
vers la forêt des Bolets et son petit cabanon.
Mais la forêt des Grands Sapins la venue redoutait
de ces hommes aux dents de scie envoutés …

 

27 Mars 2017 – Jeannine Castel
photo de Gil Strec sur Facebook

 

 

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Publié dans:Littérature et Poésie |on 28 mars, 2017 |Pas de commentaires »

Moment de réflexion

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Conte oublié du monde inouï de Sabri

 

Dans la forêt des Bolets, rien ne va plus !
Tout le petit monde est sens dessous-dessus.
Mais où est donc passé le Geai ?
Comment deviner le retour du garde, l’envisager ?
Il avait pourtant accepté cette importante mission,
lui, toujours à la Une sur les informations !
La maisonnette, désespérée, est prise de convulsions !
Comment organiser, fêter le retour de notre champion ?
Pendant ce temps, forêt de Zetting, compère le geai,
fier de lui, pensait, envisageait,
répétait ce cri d’alerte qu’il devait diffuser,
propager sur le domaine, à la vitesse d’une fusée.
Une intuition lui disait que le garde-forestier
ne serait pas de retour avant les jours printaniers.
Donc, il avait pris quelque distance,
sur de belles envolées dont il a l’élégance.
De loin, un moment de réflexion permet
de trouver le bon sens sur tous ces paumés
pris de panique pour un être qui peuplait
un monde qui s’en vient tout repeuplé ?
« Sauver des bouquetins, quelle folle expédition !
C’est du n’importe quoi ! ce garde a de l’ambition …
Pensez bien que ces champions de l’escalade
ne vont pas attendre d’Insensé la sérénade !
Moi, je pense que c’était un pieu prétexte
pour s’éclipser de toutes ces sangsues à textes …
À moins que d’un rendez-vous avec une belle,
il soit parti lui chanter la ritournelle … »
Sur ces mots le geai répète de plus belle,
cherche une sonorité nouvelle.
Dans la forêt de Zetting, ignorant l’histoire,
on se demande sur un moment de réflexion noire,
« qu’a donc ce geai à tant nous casser les oreilles !
aurait-il été piqué par un frelon ou une abeille ? 
Même la bartavelle, comme à l’accoutumée,
n’est pas au courant de ces pets de fumée ! ».
Car les bûcherons, avertis par Insensé, peu confiant,
Ont pour mission de guetter son retour en sciant …

26 Mars 2017 – Jeannine Castel
photo de Sabri KLIBI sur facebook.

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 27 mars, 2017 |2 Commentaires »

Frissons

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Les heures tournent et reviennent
sur le cadran de l’horloge seulement.
Minutes et secondes s’en souviennent.
Qu’ai-je fait de tout ce temps ?

Avancer l’heure sur son temps,
la récupérer des mois plus tard …
En aurai-je, de mon vivant, le temps ?
Frissonnent nos plumes. Hein, beau faisan !

Tournent et s’écoulent les heures.
Frissons m’a montré sa demeure.
Du vilain chasseur viendra son heure,
tant de larmes pleurent sur les heures.

Tant d’heures ont marqué les repères,
frissons de vie sur la mort qui erre
dans le tournoi des heures indifférentes
qui ne savent que tourner sur l’attente.

Les heures tournent et reviennent
de lassitude ne se souviennent.
Mon beau Frissons, envolons-nous veux-tu
pour nous le temps ne compte plus …

car les quarts et les demies
Sonneront encore avec notre poésie.

26 Mars 2017 – Jeannine Castel
photo de KLIBI Sabri sur Facebook

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 26 mars, 2017 |Pas de commentaires »

Grisette grignoteuse, la petite souris

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Conte oublié du monde fabuleux de Sébastien

Grisette, la petite souris grignoteuse
ne montre son museau qu’à midi, petite paresseuse,
trop occupée, encore en nuisette, tout le matin 
à grignoter son beau festin préparé avec soin
qu’elle a ramassé, stocké, durant la nuit, 
dans son minuscule trou de souris.
Si tous les chats sont gris dit-on,
elle, n’a que cette unique robe sans boutons.
Les après-midis, elle sort faire un tour,
jouer à cache-cache, dire bonjour,
à quelques amis de basse-cour
dont la table est toujours garnie
de ses succulents mets favoris.
Grisette grignoteuse aime se faufiler,
en zigzaguant elle s’amuse à défier
l’assaillant afin de le tromper, l’étourdir,
course folle entrecoupée de soupirs.
Grisette grignoteuse est très craintive,
grignoter est son angoisse maladive
qui trahit sa présence à cause du bruit,
contraste avec le silence des souris.
 Grisette grignoteuse si joliment parée
revient d’un concours de beauté.
Elle a gagné le tirage de son portrait
pour une grande maison de publicité.
Avouez que cette souris a du chien !
Nous allons pouvoir l’admirer ô combien
Grisette grignoteuse du monde fabuleux de Sébastien !

 

25 Mars 2017 – Jeannine Castel
Photo de Sébastien Majerowicz sur Facebook

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 26 mars, 2017 |Pas de commentaires »

Insensé, le garde forestier

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Conte oublié pour le monde oublié de Gil

C’est une maisonnette d’un conte oublié,
Une histoire imaginaire, folle à lier,
L’abri d’un ancien garde forestier,
Un garde venu de la forêt des Peupliers.
Gardien des bois, les cerfs l’aimaient,
Du froid les oiseaux y trouvaient nids.
Un cabanon abritait sa jument Aimée,
Fidèle compagne de ses courses à l’ennemi.
Ainsi vivait là ce garde et ses amis.
Avec Aimée il parcourait ce domaine forestier,
Protégeant faune et flore des braconniers.
On dit que les loups venaient aux veillées
Sur le pas de sa porte sommeiller.
Quand la neige avait tout recouvert
Aux animaux frileux il offrait des pull-overs.
Logeaient même en sa petite chaumière
Les âmes égarées d’affreuses sorcières.
Il paraît que le chat botté, par là, vint à passer …
Les roues de son carrosse, sur ces chemins cabossés,
N’avaient pas résisté à de tels chocs, tracassé,
Il fut heureux de rencontrer le brave Insensé.
C’était le nom que lui donnaient les bûcherons,
Ces abatteurs, amateurs de bûches et de troncs.
Insensé disparut le jour du Grand Mystère,
Fête organisée par une troupe de phacochères.
Désertée, abandonnée, la maison forestière
Perdit sa gaieté et les visites animalières.
Des villageois, curieux de bruits répandus,
Viennent parfois vérifier les rumeurs entendues.
Jusque dans la vallée toutes sortes de cris éperdus,
Tandis que volets et fenêtres claquent, tendus,
Sortent de cette maison vide, déboussolée,
Triste d’avoir perdu cet hôte qui savait consoler,
Accueillir, chasser les austérités de la forêt des Bolets.
Inconsolable, dans la tourmente, elle hurle son chagrin
Espérant qu’Insensé reviendra avec les bouquetins
Bloqués sur les parois des montagnes rocheuses enneigées.
Tous attendent pour son retour, le cri d’alerte du geai.

24 Mars 2017 – Jeannine Castel
crédit photos : Gil Strec photographies sur Facebook

 

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie, Photographe Gil STREC |on 25 mars, 2017 |Commentaires fermés

Soleil couchant

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La barque est là qui attend,
Prête à quitter ce brasier ardent,
Cette Terre en feu et en sang
Sur la beauté d’un soleil couchant.
La ville tapie dans l’ombre s’effraie
De tout ce mal déversé par l’ivraie.
La ville, sous la splendeur de ces lumières,
Se cache par peur que vienne, incendiaire,
Cette vision du bien et du mal reflétés
Sur la beauté si bafouée, radiée, insultée.
Terre de jouvence, le ciel nous offre encor
Ses couchers de soleil d’un fabuleux trésor.
Incendies qui enflamment l’âme réjouie
Par un ciel bleu, pur et sans drame qui sourit.
Peut-être la barque, venue d’une autre rive,
S’est échouée là, loin d’autres dérives,
Loin de leurs furies aux dieux vengeurs,
Pour contempler cette divine splendeur
Couchée sur cette photo, témoin d’un soir,
Qui ravive l’amour d’insatiables espoirs.
Un coucher de soleil vénitien en Pays de Loire !
La Terre est belle, je veux encore y croire !

 

23 Mars 2017 – Jeannine Castel
crédit photo : Jean-Luc Ichard photographies sur Facebook

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 24 mars, 2017 |Pas de commentaires »

Le voyage de Louis (1)

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Si le terrain avait été en pente douce
Louis aurait bien fait quelques cabrioles !
Débouler comme un fou sur un tapis de mousse …
Triomphant, Louis, tire à nouveau sa carriole !
Sa chère carriole, sa quatre-roues, réparée ! …
Le coeur en peine, il l’avait laissée agonisant
Sur la route, par cet imprévu, désemparé.
Son carrosse de fortune était là … gisant …
Comme un trophée il avait mis dans une valise
Cette roue cassée, une partie de lui, qui l’abandonnait.
N’avaient-ils pas ensemble affronter la bise
Si froide, ébouriffant la solitude de ce pinsonnet ?
Elle avait rendu l’âme, léguant son fardeau
Qu’il portait à bout de bras, harassé déjà …
Il avait soif, la faim le tiraillait, mal à son dos.
Subitement las, posant ses bagages, Louis se découragea.
Il s’éventa avec son chapeau, s’épongea le visage,
N’était-ce pas une folie ce voyage ?
Il était en train de réfléchir, quand il vit,
Pas très loin, en plein champ, une bâtisse …
Retrouvant force et courage, il se remit
En chemin face à la magie de ce feu d’artifice.
Oubliant sa carriole et son chagrin, incertain,
Épiant tout autour quelque signe de vie,
Il s’approcha de l’édifice, valises en main …
Les cacha derrière un buisson de buis.
Personne aux alentours … Insolite, bienvenue,
Demeure dont il n’eut pas à forcer
La porte de bois grinçante et vermoulue.
Le buste serré par les lacets d’un imaginaire corset,
Il pénétra dans la bâtisse, une vieille remise,
Remplie de vieilles ferrailles, de vieux outils rouillés.
Une malle laissait entrevoir des chemises …
Épaté, devant cet intérieur douillet,
Il dérangea des poules, récupéra ses valises,
Grimpa à l’échelle … de la paille pour édredon !
Surement un abri, vieille grange ou remise,
Une oasis avec des oeufs ! Comme c’est bon ! …
Sans perdre de temps, il partit rechercher dare-dare
Sa carriole et son familier, amical, tintamarre.
Elle était là, fidèle, attendant son sauveur.
Ces retrouvailles furent un pur instant de bonheur.
À l’aide des outils il répara, pour de nouvelles amarres,
Sa chère et dévouée carriole. Une haie d’herbes folles
Rendit les honneurs à ce triomphateur à la carriole
Louis quitte à regret cette auberge miraculeuse.
Mais l’âme, l’âme de Louis, cette voyageuse …

 

22 Mars 2017 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photo : Gil Strec sur Facebook

Si vous avez envie de le feuilleter ou de l’acquérir voici le tout dernier album du
Voyage de petit Louis
inspiré, imaginé d’après une série de photographies de Gil Strec
Toujours fidèle à cewe par la qualité de leur impression.

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Le printemps

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Aujourd’hui, c’est le printemps !
Le printemps des sans-dents
Des braves et pauvres gens.
La syrphe s’en vient pollinisant.

Le ciel est bas, grisonnant,
Il a oublié que c’est le printemps,
Le printemps si souriant.
Son réveil a la couleur du temps.

Les champs embaument de fragrances.
Coquelicots, boutons d’or, stellaires blanches.
Le soleil se voile à l’assistance,
De la veille et ses excès de brillance.

Grisaille matinale d’un printemps.
Une blanche stellaire vient réjouir
Cette belle saison d’espoirs naissant
D’un printemps qui veut tout rajeunir.

Déjà de faibles rayons percent
Cette toile épaisse de vieilles averses.
La syrphe inoffensive bourdonne, berce,
Cette star que le printemps bouleverse.

Aujourd’hui, c’est le printemps !
Le printemps des sans-dents
Des braves et pauvres gens.
Stellaire et syrphe en choeur flirtant.

 

20 Mars 2017 – Jeannine Castel
photo de Gil Gautier sur Facebook

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 22 mars, 2017 |Pas de commentaires »
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