
Si le terrain avait été en pente douce
Louis aurait bien fait quelques cabrioles !
Débouler comme un fou sur un tapis de mousse …
Triomphant, Louis, tire à nouveau sa carriole !
Sa chère carriole, sa quatre-roues, réparée ! …
Le coeur en peine, il l’avait laissée agonisant
Sur la route, par cet imprévu, désemparé.
Son carrosse de fortune était là … gisant …
Comme un trophée il avait mis dans une valise
Cette roue cassée, une partie de lui, qui l’abandonnait.
N’avaient-ils pas ensemble affronter la bise
Si froide, ébouriffant la solitude de ce pinsonnet ?
Elle avait rendu l’âme, léguant son fardeau
Qu’il portait à bout de bras, harassé déjà …
Il avait soif, la faim le tiraillait, mal à son dos.
Subitement las, posant ses bagages, Louis se découragea.
Il s’éventa avec son chapeau, s’épongea le visage,
N’était-ce pas une folie ce voyage ?
Il était en train de réfléchir, quand il vit,
Pas très loin, en plein champ, une bâtisse …
Retrouvant force et courage, il se remit
En chemin face à la magie de ce feu d’artifice.
Oubliant sa carriole et son chagrin, incertain,
Épiant tout autour quelque signe de vie,
Il s’approcha de l’édifice, valises en main …
Les cacha derrière un buisson de buis.
Personne aux alentours … Insolite, bienvenue,
Demeure dont il n’eut pas à forcer
La porte de bois grinçante et vermoulue.
Le buste serré par les lacets d’un imaginaire corset,
Il pénétra dans la bâtisse, une vieille remise,
Remplie de vieilles ferrailles, de vieux outils rouillés.
Une malle laissait entrevoir des chemises …
Épaté, devant cet intérieur douillet,
Il dérangea des poules, récupéra ses valises,
Grimpa à l’échelle … de la paille pour édredon !
Surement un abri, vieille grange ou remise,
Une oasis avec des oeufs ! Comme c’est bon ! …
Sans perdre de temps, il partit rechercher dare-dare
Sa carriole et son familier, amical, tintamarre.
Elle était là, fidèle, attendant son sauveur.
Ces retrouvailles furent un pur instant de bonheur.
À l’aide des outils il répara, pour de nouvelles amarres,
Sa chère et dévouée carriole. Une haie d’herbes folles
Rendit les honneurs à ce triomphateur à la carriole
Louis quitte à regret cette auberge miraculeuse.
Mais l’âme, l’âme de Louis, cette voyageuse …
22 Mars 2017 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Gil Strec sur Facebook
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Voyage de petit Louis
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