Archive pour février, 2017

La robe du dimanche

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Photo de mon enfance
En robe du dimanche
Et sandales blanches.
Ce n’était pas l’abondance
Ni les belles vacances.

Eliane, amie de mon enfance,
Perdue de vue, depuis des années.
Nous étions bien enrubannées,
La mode et ses préférences
Fleuries de nos confidences.

À ce moment précis de la pause,
Nous pensions à quelle chose ?
Nos mémoires aux portes closes
Ont gardé, ce parfum de Marie rose,
Distillé sur les nues de ma prose.

Deux rescapées de la guerre,
De l’orphelinat aux blouses noires.
La rue nous était salutaire
Pour comprendre l’absence de nos mères
Trop occupées par leurs histoires.

Des comptes au verso des photos,
Quelques dates griffonnées au crayon,
Comme on coche des cases pour le loto.
Ma mère n’a laissé que des échantillons,
Des lambeaux de mon enfance sur photos.

Peut-être avait-elle raison,
Qui s’en souviendra en ces générations ?
Elle a emporté avec elle ses passions
À l’infini de sa ligne d’horizon.
J’avais neuf, dix ans, je pense, pas de trace de crayon …

 

26 Février 2017 – Jeannine Castel

Publié dans:Littérature et Poésie |on 27 février, 2017 |Pas de commentaires »

Les amis

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S’en vont et s’en viennent
Les amis
Ceux des jours fleuris
Ceux de pluies diluviennes.

S’en vont et reviennent
Leur souvenir
D’heureux plaisirs
De blessures anciennes.

S’en vont et disparaissent
À tout jamais
Partis embaumés
Sur une dernière messe.

S’en vont et me rappellent
À leur souvenir
Pour ne jamais mourir
Dans un feu d’étincelles.

S’en vont et s’en viennent
Les amis
D’un jour gris
Sur des histoires anciennes.

S’en vont et s’en viennent
Ces chers amis.

 

24 Février 2017 – Jeannine Castel

Publié dans:Littérature et Poésie |on 26 février, 2017 |1 Commentaire »

T’écrire des mots

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Après ces quelques jours ensoleillés
La grisaille est revenue.
Les bâtiments silencieux, ensommeillés,
D’une lumière blanchâtre, malvenue,
Ecoutent en sourdine les bruits de la rue.

Mes chats blottis contre moi sommeillent,
Ils miaulent, chacun leur tour, épuisent
Ma patience qui voudrait que merveilles,
Sur les pâles beautés de cette Terre Promise,
Soient à mon goût dans un univers incongru.

T’écrire des mots, le soleil m’apparaît …

 

24 Février 2017 – Jeannine Castel
crédit photo : Gil Strec sur Facebook

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 25 février, 2017 |Pas de commentaires »

Matin froid

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Matin froid
En ce ruisseau étroit.
Un soleil blafard,
Comme un sournois cafard,
Engourdit le moral
Matin glacial.

Arbres endeuillés
Collines dépouillées
De neige tapissées.
Ruisseau verglacé.
La belle endormie
Attend l’accalmie.

Promenade solitaire
Sur un coin de la Terre.
La faune se terre
En cette froideur austère.
Palanges en hiver
Aux sentiers déserts.

Quelques touches d’automne.
En maigre filet, l’eau chantonne
À la nature qui patiente,
Sait que la chaleur ardente
D’un été reviendra réchauffer
Les gerçures de ces ronces étouffées.

Matin froid
En ce ruisseau étroit.
De givre et de neige,
Janvier sans florilège
A revêtu sa parure
Sans fioritures.

 

29 Janvier 2017 – Jeannine Castel
crédit photo : Passion photo Seb sur Facebook

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 24 février, 2017 |Pas de commentaires »

Il m’avait dit un jour

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Il m’avait dit un jour
C’était quoi déjà ?
Je l’ai revu ce jour,
Mon amour qu’il abrégea.

Il m’avait dit un jour
Tant de mots confus
Pour ce pauvre amour
Qui fit tant de raffut.

Il m’avait dit un jour
S’en souvient-il mon coeur ?
Le coeur a tant de tours
Quand il s’agit d’amour.

Il m’avait dit un jour
Comme si de rien n’était
Des êtres ont vu le jour
Ce n’était qu’un été.

S’il m’avait dit un jour
Qu’il changerait d’amour,
Déjà mon frileux amour
Savait ces rimes en retour.

Il m’avait dit un jour
C’était quoi déjà ?
Je l’ai revu ce jour
Soulagée de le voir partir déjà.

 
12 Février 2017 – Jeannine Castel
crédit photo : Greg Lavaty sur Facebook

Publié dans:Littérature et Poésie |on 24 février, 2017 |Pas de commentaires »

Petit Louis (8)

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Petit Louis demeure là jusqu’à la tombée du jour.
Cette nuit de Juillet lui parait douce comme du velours.
Il pioche dans le sac de vivres … épuisés …
Il se contente de restes, chips et biscottes écrasées.
Il souffle dans le sac en papier, par dérision,
Et d’un coup sec l’éventre d’une explosion.
La nuit est claire, la lune légèrement rousse,
Il cherche une chouette planque recouverte de mousse.
Bercé par le murmure lointain de l’eau
Petit Louis s’endord, le visage abrité sous son chapeau.
Hélas, son réveil n’est pas des plus joyeux …
Il déchante vite, quitte son sourire radieux.
Il retrouve la dure réalité de son existence.
Il aurait bien aimé continuer sa somnolence …
Continuer ce rêve inattendu, énigmatique,
Main dans la main, entre un père et une mère idylliques.
Les rêves sont parfois cruels, blessant l’âme.
D’où venaient-ils ces parents étrangers ?…  infâmes …
Combler sa solitude d’espérances tant imaginées ?
Etait-ce l’image de leur abandon ? Il se dit, chagriné …
«Abandonné comme une carriole !
La vie, quelle dure école !»
Petit Louis se relève douloureusement … quel carcan !
Il lui faut redrescendre vers la vallée cependant …
A cette pensée, l’horreur ! …
Pour survivre … cette idée chasse la torpeur
Que ce rêve trouble-tête a installée.
Tirant sa carriole il se met à dévaler
La route et toutes ces caillasses, ces trous …
Découragé, avec rage il hurle comme un fou …

19 février 2017 – Jeannine Castel
crédit photo : Gil Strec photographies sur Facebook

 

 

Le fauteuil à bascule

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Un fauteuil à bascule
Sur une paire de testicules
D’une pellicule
En canicule.

Des parties génitales
D’une tête de sioux ancestrale
A la plume phallique originale
En pierre sentimentale.

Une tête de chameau
Assoupie au creux d’un dos.
Ce n’est pas l’ami Pierrot
Mais la sexualité de la photo !

Je donne ma langue au chat,
Bougonne le lapin aux Incas.
Un aztèque en ébats
Sur des fesses de Shiva.

Un fauteuil à bascule
D’un énigmatique émule
Niché dans le ventricule
D’un noyau noctambule.

Conciliabule
D’un fauteuil à bascule
En préambule
D’une vision sous ma plume.

20 Février 2017 – Jeannine Castel
crédit photo : Gil Strec photographies sur Facebook

 

 

 

Petit Louis (7)

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Petit Louis quitte les turbulences du torrent,
Retrouve ses affaires cachées aux éventuels passants.
Un coup d’oeil à sa montre, déjà treize heures !
Il prend le dernier sandwich de jambon-beurre.
Il le sent … Pas de toute première fraicheur … 
Bof … juste une petite odeur …
Plus de fruit … il ira à la maraude tantôt …
Là où le conduiront ces bruyantes chutes d’eau.
Il fait une petite pause digestive, s’habille,
Prend soin que rien ne s’éparpille.
Il est impossible de suivre le torrent de près,
Valises et carriole se voient de quitter le pré.
Un sentier étroit mais plus carrossable
Lui permet d’éviter les petits bancs de sable
Du torrent devenu rivière pour un nouveau lit.
Fatigué, il décide d’y passer la nuit.
Il repère des ronces chargées de mûres …
Bien noires, exquises, elles maquillent sa figure
De moustaches violettes, sa langue vire au bleu …
Il la tire en grimaçant et s’assoie, bienheureux.
De sa canne de fortune, de sauts de cabri,
Assis sur sa carriole, ses affaires à l’abri,
Il taquine d’invisibles et désirés poissons …
Il pêche un linge blanc au bout de son bâton !
Peut-être un pêcheur lors de son passage
A laissé ce feu de bois éteint sur le rivage ?
C’est ainsi, sans quitter son chapeau,
Que petit Louis sur les bords de l’eau
Passe quelques heures de répit, à la dérive
D’une fin d’après-midi et médite sur ces eaux vives.

 

17 Février 2017 – Jeannine Castel
crédit photo : Gil Strec photographies sur Facebook

 

L’appel de la mer

 
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Il est parti ce matelot,
Ce fils, ce Marius des flots.
Parti sur cette mer fantasque
Qui agitait tant ses basques.
Sur les souffles du vent,
Il est parti en conquérant,
Laissant père et mère en pleurs
Noyés dans les transes de la peur.
Sur un trois-mâts, hissant les voiles,
Il est parti avec sa bonne étoile
Affronter les tempêtes, leurs naufrages.
Poussé par les démons du voyage,
Il est parti ce marin d’eaux fortes
Suivi de bourrasques en escorte.
Parti sur les remous du vague à l’âme,
Sur un air d’accordéon, laissant femme.
Parti un mardi sur une mer en furie
Libérer les chaînes de sa chienne vie.
Selon le vent, au fil de l’eau,
Il navigue sur les flots
D’une mer en sanglots.

 

le 7 Février 2017 - Jeannine Castel

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 19 février, 2017 |1 Commentaire »

Petit Louis (6)

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Réveillé en sursaut par le bruit d’un moteur
Petit Louis pense, frémissant de peur,
Qu’on avait retrouvé sa trace …
À cette idée, de glace et de crevasses
Sa liberté redevint une prison.
Quelle chance d’avoir trouvé ce vieux pont de pierres !
Il avait passé la nuit, comme un loup en sa tanière,
Près d’un maigre cours d’eau dont le chant familier
Consola sa peine et ses douleurs de pieds.
Remis de sa frayeur, il fit un brin de toilette
Avec ce soleil aussi doux qu’une chaude serviette.
Il déjeune de quelques biscuits au chocolat.
Quel bonheur ces gens … Soudain Nicolas
Traverse son esprit … sur qui allait-il défouler
La haine de toutes ses rancoeurs refoulées ?
Mais le cours d’eau trouble ses pensées.
L’eau sur les cailloux se met à danser,
Miroitant de mille feux et paillettes ; ébloui
Petit Louis entrainé par tout ce charivari
Décide de suivre le cours d’eau
Qui devient vite un torrent puissant et beau.
Il laisse ses affaires sous les pins complices,
Heureux de partager avec ce gamin, encore novice,
Qui vient, en leur compagnie, rêvasser …
Siffler sa bonne humeur l’aurait menacé.
L’eau bouillonnante fait grand tapage,
Comme lui fugueuse, tumultueuse, sauvage.
Assis sur un gros rocher, l’eau en cascade
D’une écume légère l’éclabousse d’une aubade.
Il repère à ses côtés, dans une marmite,
Une eau limpide qui au bain l’invite.
Il savoure ce cadeau de la nature.
Ce concert de l’onde vient embellir son aventure.
Pas un instant l’ombre vient ternir
Les obstacles, déjà présents, qu’il devra franchir …

 

16 Février 2017 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Gil Strec sur Facebook

 

 

 

 

Publié dans:Photographe Gil STREC |on 19 février, 2017 |Pas de commentaires »
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