Les bouche-trous
C’était un bouche-trou lucide
Qui se jouait de imbéciles
Afin de sonder l’ampleur des servitudes
Que l’autre avalait par bouchées, crédule.
Il suppléait au manque de jouissance,
Les jours où la fortunée chance,
Absente au rendez-vous, avait pris
Quelque recul sans le moindre cri.
Trompeuse relation, nourrice à morpions, gangrène,
Le bouche-trou affama la murène.
Un planteur sut planter
Un planteur supplanté !
Comble des névroses,
Un trou, c’est peu de chose !
« Plancton là ces piteux aux amères semailles,
Attendons les retours de représailles.
Servir de cadavre à ces semis conquérants
Ne vaut pas le mérite du bouche-trou d’antan !
Quoique le risque a grandi de nos jours …
Bouches solennelles d’officieux contours.
Actéon, grand chasseur, fils d’Aristée,
Petit-fils de Cadmos, par Chiron eut têtées.
Ayant surpris Artémis au bain, en cerf il fut dévoré,
Métamorphosé, par ses propres chiens comblés. »
Le bouche-trou peu recommandé en ligne
Sans avis de réception fut poursuivi, indigne,
Pour preuve de dépôts de clients expéditeurs
Qu’un service de consommateurs renvoya sur l’heure.
31 Juillet 2016
Jeannine Castel
