Archive pour janvier, 2016

A vous, fidèles et infidèles

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New York, Washington, Irlande,
Mes mots voyagent à la demande
D’inconnus, de terres étrangères,
Ma poésie n’est plus en jachère.
Dispersée sur les ondes, elle appartient
Au monde entier, n’est plus mon bien.
La nuit, le jour, sans répit, elle franchit
Les frontières, se réchauffe, se rafraîchit.
Après des années la voilà globe-trotter
Toujours nouvelle, libre comme l’air.
Il a suffi d’un blog, de grands adolescents
Qui m’ont poussée de leurs jeunes printemps,
D’un écran silencieux mais si bavard,
D’une plume que n’épongent plus les buvards.
Ainsi propulsée jusqu’en Indonésie
Me surprend sans frénésie
Cette inspiration dont je n’ai pas possession
En ce mystérieux monde des passions.
Du simple curieux au favori fidèle,
Je vous le dédicace pour nos vies éternelles,
A tous ces IP venus me rencontrer
Du fin fond de vos contrées.
J’espère, quand je vais d’ici disparaitre
Que ma poésie survivra à mon être
Grâce à vous, peut-être …

 

20 Janvier 2016 - Jeannine Castel

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 20 janvier, 2016 |3 Commentaires »

Si on m’avait dit

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Si on m’avait dit, après tant d’années,
Que ma poésie si loin irait se pavaner …
De son savoir elle m’a devancée
Quand me prit l’envie de l’effacer.
Pour des raisons qui me sont inconnues,
Dont j’ignore l’accueil de bienvenue
Que lui réserve l’Univers des poètes,
Si complet les jours de fêtes.
Les plus grands déjà en place, plein pieds,
N’ont rien à m’envier.
A la muse audacieuse qui me pousse,
De ses averses folles m’éclabousse,
Elle m’agite dans toutes mes tâches,
Me harcèle de son panache,
Dissipe mon quotidien.
Mes chats la piétinent, ces vauriens !
Ma tête dans tout ce remue-ménage
Place et déplace la blanche page
Qui attend l’assaut final
De cette féérie digne d’un carnaval.
Si on m’avait dit, n’est-ce pas Carla
Que quelqu’un lirait … mais te voilà
Après tant d’années
Fidèle ou infidèle abonné.

 

20 janvier 2016
Jeannine Castel

Publié dans:Littérature et Poésie |on 20 janvier, 2016 |Pas de commentaires »

Contact

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Avec sa vitesse sous le cul
Le fauteuil orangé, vide, de la Sécu
Etait là devant mon bureau
Attendant que j’écoute ses maux.
Des étriers comme appui, vissés,
Une applique de dos inclinée,
En somme représentativité d’une bourse
Qui nous restreint dans nos courses.
Sur pieds à roulettes, libres au cheminement ,
Un pli sur le siège qui mit longtemps
A comprendre pourquoi il prit place là.
Engin baladeur, poseur de fessiers las,
Il attend le passage intrépide du visiteur
Qui viendra bousculer son moteur.
Stressé, il l’ignorera ou en fera usage …
C’est ainsi que déplacé aux usages,
Il modèlera son corps de métal capitonné
A l’entente parfaite de qui l’aura épousé.
Se gondolant sans bouger, il me dit :
« Au moins près de toi, je vis ».

 

9 Septembre 1986
Jeannine Castel

Publié dans:Littérature et Poésie |on 20 janvier, 2016 |Pas de commentaires »

Boutade

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Les taons de vaches ont eu ma peau,
Ah ! les salauds !
Voilà en partie mes jambes boursouflées,
Gratte, gratinées.
L’ardeur de ces buveurs montagnards
Par trois fois de leur dard
Ont butiné mes gambettes
Forcément, là-haut pas de buvette !
Me prendre pour une vache, vexant,
Moi qui de l’ami va toujours donnant.
Au moins ceux-là collent à ma peau,
De quelques jours fleuriront mes poteaux.
Aussi, en short, a-t-on idée ?
Les taons, en salauds, savent profiter !
Quand ils piquent, trop tard …
Quand ils se posent … radars …
Je les ai eu de ma main
Mais eux aussi c’est certain !

4 Août 1986

Jeannine Castel

Publié dans:Littérature et Poésie |on 19 janvier, 2016 |1 Commentaire »

L’oubli

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D’un oubli du fond de ma nuit
Ma prose s’inspire de celui-ci.
Avec lui sombre le souvenir
Pour laisser place à l’avenir.
L’oubli a l’avantage de garder 
Une présence qui s’attardait
Dans une mémoire complice
D’oubliettes pour caprices.
Oubli crève-coeur d’un révolu passé,
Conscience avant l’oubli de la pensée,
Oubli souffre-douleur impalpable,
L’oubli volontaire s’ensable.
Oublis égarés dans les nuages,
Inscrits dans les blanches pages.

 

17 Janvier 2016
Jeannine Castel.

Publié dans:Littérature et Poésie |on 18 janvier, 2016 |Pas de commentaires »

Du fond de ma nuit

à Georges Brassens

 

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S’il me fallait oublier de cette vie éphémère
Mon passage sur la terre,
Je contemplerais avec des Si plus grands
Ce grand amour du firmament
Qui me donna l’envolée un jour de gloire
Pour me trouver loin, tout en étant victoire,
Sur nos chemins de vagabondages
Où nos âmes désabusées n’ont plus d’adages.
Sans oublier, en contemplant du réel
Ce que Dieu me donna de l’éternel
Dans un corps encore vivant de grâces.
Ma connaissance ainsi peut, par ce volte face,
Renforcer ses maillons qui délivrent du mal
Quand mon âme, tout à coup, redescend au banal.
L’oubli qui revient, objet de vos tourments,
A pourtant dans le verbe le désir éloquent
Du rêve amoureux qui partage
Les sombres nuits de nos rivages.

2 Avril 1989
Jeannine Castel

Publié dans:Littérature et Poésie |on 17 janvier, 2016 |Pas de commentaires »

Abstraction

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J’entends en cette fin de journée
Depuis deux jours ce mistral déchainé
Qui souffle toutes les peines accumulées
Par tous ces gens qui titubent, bousculés … 
Il fouette et fait grincer toute la nature sous lui.
Etres fragiles, nous nous plions, luttons contre lui
Chargés de la misère et des douleurs humaines
Dont il voudrait nous alléger, la bonne aubaine.
C’est la raison pour laquelle volent au vent
Feuilles et papiers tourbillonnants.
Mais en ce monde agité où l’on se presse
Il doit, lui aussi, donner des pointes de vitesse.
C’est peut-être pour ça que pris au jeu
L’homme qui ne joue pas lui a donné le feu.

 
16 Janvier 2016
Jeannine Castel

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 16 janvier, 2016 |Pas de commentaires »

Miserere

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La foi vit un aveugle et lui dit :
« Viens avec moi faire un défi.
Celui qui l’emportera,
Le Paradis aura. »
Concentration se fit aussitôt
En ce pauvre miro
Qui se disait :« Si je la possédais
Sur elle, je gagnerais. »
Ils firent longue route
Pour s’entretenir, sans doute,
D’un dialogue de sourd,
La foi invisible, l’aveugle sans jour.
Chemin faisant, ils rencontrèrent
Tout autour d’eux du similaire.
Mais aucun ne croyait
Que la foi puisse sauver.
Un pacte ils conclurent
D’amour, de prières, à leur aventure.
Pour s’aider mutuellement,
L’aveugle fit don de ses sens.
Arrivés sur une hauteur,
L’aveugle sentit la chaleur
D’une amie qui naguère
Lui était étrangère.
C’est ainsi qu’une vision
D’un aveugle marchant sans bâton
Entra au Paradis
Avec la foi son amie.
Il n’était pas guéri
Mais la foi d’un miracle lui avait suffi.

 

4 Juillet 1985
Jeannine Castel

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 16 janvier, 2016 |Pas de commentaires »

La rumeur

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La rumeur échappée de boîtes à secrets
Vagabonde sur des chemins discrets,
Enfle et gonfle les écoutes
De guetteurs tapis sur sa route.
De bornes en carrefours se disperse,
Même les canards sous les averses,
De ses cancans nous bercent.
Elle surgit d’une fumée sans feu
Aux braises incendiaires sans pare-feu,
Elle nourrit les pauvres esprits
Aux tiroirs vides de tromperies.
Elle dévoile la nudité cachée
D’une bouche en bouchée.
Elle surprend une foule de gens
Les puces de leurs tapis secouant.
Elle survit jusqu’à épuisement
De son édit qui va s’empilant
Sur les successives rumeurs historiques
Restées dans la mémoire empirique.
Ainsi de rumeur en rumeur s’apprennent
Ces cachoteries qui nous entrainent
Au temps des étrennes.
Des rumeurs et de leurs rênes.

 

13 Janvier 2016
Jeannine Castel

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 15 janvier, 2016 |2 Commentaires »

Un mercredi

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Après le déchainement d’hier
La nature s’offre un peu de répit,
Le soleil réchauffe tout fier
Les raideurs de nos corps transis.
Seule demeure une brise timide,
Douce caresse sur des cheveux blonds,
La terre est encore humide
De ces jours de pluies moribonds.
Au tumulte s’ajoute l’aboiement d’un chien,
De paresseux nuages font grasse matinée.
La brise berce les tourments du quotidien,
La fumée a déserté, faute de cheminées.
Mais voilà que le vent renchérit
Le mistral lui donne forts appuis.
A ses secousses gémit à grands cris
La brise qui se cogne aux huis.
Le ciel d’un bleu limpide se vêt
D’une couche d’un bleu tamisé.
Janvier à la nage est entré,
Point le paysan va se vautrer.
Les turbulences de Madame Météo
Bouleversent sur un chant de fado
Les ressources déboussolées par les échos
D’un temps qui va, qui vaut …
Le froid soudain m’envahit,
J’étais si bien, loin dans ma nuit …

13 janvier 2016
Jeannine Castel

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 14 janvier, 2016 |1 Commentaire »
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