Le Perroquet et l’agneau
Un perroquet égaré d’une cage se posa
Sur la branche d’un arbre qui l’invita
Pour une pause dont il eut quelque inquiétude
Comment allait-il prendre de l’altitude ?
Il fit un tour, le deuxième lui assura
Qu’il avait bien la tête en bas.
Il reprit une attitude plus noble
Tel un Seigneur qui contemple ses vignobles.
Quand il vit au ravissement de son mutisme
Un agneau qui bêlait quelque animisme.
Il raccourcit son vol de quelques branches.
Ainsi il apprit que c’était dimanche,
Qu’une saignée attendait ce malheureux,
Ce qui assombrit ses cieux.
« Va jusqu’à ma cage, abrite toi
Et je prendrai ta place face aux abois »
Quand vinrent les saigneurs, un langage vulgaire
Laissa pantois ces mercenaires.
Ils ne trouvèrent fête, interloqués,
Ils injurièrent le perroquet.
Le perroquet s’envola …
Bredouilles, ils furent ce jour là.
A vous dire gens d’écoute qui saignez en ce pays
Je vous ai ravi quelques calories
L’agneau et le perroquet vous remercient.
15 Février 1993
Jeannine Castel