Lendemains de fêtes
à Francis Cabrel
In extremis, Cabrel chante au monde.
Il swingue sur les vapeurs nauséabondes
D’une béguine sensuelle, il nous berce.
De ses étreintes défigurées, il raconte
Les cris de la brousse redoutant l’averse,
Le sol assoiffé, les nausées de la honte.
Sur les pays d’à côté il papillonne,
Survole les agonies d’un Eldorado en folie.
Ses saisons lourdes d’espoirs encore carillonnent
Au charabia des échos qui s’oublie
Au pied d’une croix dressée sur une colline.
Le poète rejoint le prophète, s’approche,
En catimini, vise de loin l’issue, s’illumine,
Comme si, en retournant ses poches,
La vie serait sans fin, sans déclinaison,
Un manège qui ne connaîtrait pas de pause,
Oeillades à la vie et ses fenaisons.
Sur sa guitare, Cabrel confesse sa nostalgie
D’un crooner qui le hante.
In extremis Cabrel soigne les névralgies
Des battements de son coeur qu’au monde il chante.
1 Juin 2015
Jeannine Castel