
En observant mon ombre qui me précédait,
J’y vis tant d’allégresse à mes côtés,
Que je poussais le pas un peu plus,
Je la rattrapais, les pieds dessus !
Amusée de tant de gaillardise nocturne,
Elle reprit son indépendance diurne.
Ainsi cette silhouette jeune et assise
Avait quelques parfums de bises.
Elle m’échappa au premier rayon venu,
Se dissipa dans le monde inconnu.
Elle attend, ensevelie sous le mystère ensoleillé,
Fidèle à l’ordre : Veillez.
La marche vraie d’images en déroute
Avec Dieu qui, sans l’ombre du doute,
Protège tant d’ardeur, d’un amour de vie,
Pour lequel sur mon histoire, j’écris.
Il sait de son Royaume en quête de vainqueurs,
Le chemin noueux qui mène au bonheur.
Il a préféré, pour nous épargner la dure réalité,
Nous attendre par grâces méritées.
Une création qui restera insondable,
Ils étaient douze à sa table.
Sur toute la planète, il étendit les chances
Comme l’ombre qui marqua, ce soir, ma danse.
Le choix aveugle guéri par son Amour
Est là : forme des formes, jour aux bonjours,
Regard dans l’écoute de l’autre, homélie,
Tout un art de jouir de sa vie.
22 Novembre 1991
Jeannine Castel